Chaque camp ECyD est unique !

Dans une lointaine salle de classe en Nouvelle-Zélande pendant nos cours de français, je me souviens d’un thème sur les colonies et les séjours de vacances ! Notre professeur nous faisait remarquer qu’en France ces activités faisaient partie de l’éducation des ados et des jeunes. À l’époque cela me semblait impossible… partir de la famille si longtemps et parfois si jeune ?

En arrivant en France il y a sept ans, il m’aurait été plus utile de m’être souvenu du vocabulaire appris dans cette même salle de classe… mais pourtant ma mémoire avait fixé ce détail. Ma mission m’a portée à vivre « en direct » des activités de l’ECyD et à découvrir comment un camp peut accompagner la croissance et la formation d’un jeune.

J’aime répéter aux jeunes que si un camp s’est bien passé, c’est parce qu’ils y ont mis du leur. Pour moi, chaque camp est unique parce qu’il est créé par les jeunes qui sont présents et mon rôle, en tant que consacrée et directrice ou animatrice dans le camp, est de mettre en valeur les qualités des participants afin de créer une communion entre nous, et pas uniquement une collectivité. C’est une spécificité des camps catholiques et particulièrement des camps de l’ECyD : on ne souhaite pas uniquement « subsister ensemble », mais plutôt vivre ensemble, grandir ensemble, tisser des vrais liens.

Souvent les jeunes me disent que leurs amitiés les plus profondes sont nées en camp : par exemple, des amis qui se sont connus en camp et qui viennent des quatre coins de la France soutenir une amie qui reçoit le sacrement de confirmation dans des circonstances difficiles… ou trois jeunes décidées à donner un été pour aider à l’organisation de camps et qui, malgré les distances, ont tenu leurs engagements trois ans plus tard.

Cette amitié s’enracine dans l’amitié avec le Christ. Pendant le camp, les jeunes vivent l’Eucharistie, source de véritable communion. Ils ont des temps de prière. La rencontre avec Dieu donne une saveur particulière au rafting, à la randonnée, à la voile, aux ateliers, au papotage la nuit ou à la folle veillée déchaînée... Comme le disait Benoît XVI, « le Christ donne tout et il n’enlève rien ».
D’autre part, cette amitié est aussi construite avec… des disputes ! C’est une observation presque universelle, en tout cas dans les camps des filles. Après la moitié du camp, les petits conflits explosent. Les masques tombent. Les groupes d’amis changent. C’est une opportunité extraordinaire de grandir dans le pardon, dans l’acceptation de l’autre et dans le dialogue. C’est un moment de vérité, certes, peu agréable, mais nécessaire. Là aussi, on découvre ce que suivre le Christ signifie.

Je redécouvre à chaque camp de l’ECyD, à travers et avec les jeunes, que le Christ est vraiment le centre de notre quotidien, dans les joies comme dans les difficultés. J’aurais tant aimé vivre cette expérience pendant ma propre adolescence ! Il faudrait que je dise à mon professeur qu’il avait raison…