Victor, qu’est ce qui t’a conduit à t’engager dans la voie du sacerdoce ?
Bien sûr mon cadre familial a bien contribué, mais ça a vraiment commencé par la rencontre marquante avec un prêtre, à 15 ans, à la fin d’un camp de jeunes organisé par les Légionnaires du Christ. Sans meme que je ne lui en parle avant, il m’a demandé de manière assez directe si je voulais devenir prêtre. Je ne lui ai pas dit oui sur le coup mais, à mon départ du camp, j’avais la conviction que c’était ça qui allait me rendre heureux. J’étais habité par une grande joie ! Peut-être qu’au plus profond de moi, je savais, mais ce prêtre m’a renvoyé à moi-même ! Ça a été le point de départ de ma vocation, une véritable histoire d’amour avec le Christ.
Comment s’est fait ton cheminement à partir de là ?
On pourrait croire que la voie était toute tracée mais ce n’est pas comme ça que je l’ai vécu. Déjà, il m’a fallu un certain temps pour « confirmer » ce choix, cet appel à l’âge de 15 ans. Je suis rentré au lycée de l’Immaculée Conception avec les Légionnaires du Christ pendant 3 ans, ça m’a beaucoup porté. Mon curé de la paroisse de la Garenne-Colombes, le père Le Quellec, m’a proposé de faire une année de propédeutique. C’était super car l’idée est de nous donner toutes les clés pour discerner, en nous laissant très libre.
Ce prêtre a été très attentif avec moi et son décès brutal, en fonction, m’a énormément touché dans mon parcours car nous avions perdu un pasteur, et que le peuple de Dieu était en manque.
À la fin de cette année, j’ai demandé à l’évêque de rentrer au séminaire pour le diocèse de Nanterre. Ces années-là n’ont pas toujours été simples. J’avais sans cesse des remises en questions, des doutes, mais j’ai toujours vécu un discernement en toute liberté.
Parle-nous un peu de ta messe d’ordination qui a eu lieu à la rentrée ?
Nous avons fait une retraite de 3 semaines avant, en abbaye avec Côme et Philippe (eux aussi ordonnés diacres). Ce fut un bon moment pour s’abandonner. Ça m’a permis de vivre cette dernière ligne droite de manière assez paisible et avec le sentiment que je ne maîtrisais pas grand-chose mais que j’étais à ma place ; je me suis laissé porter !
Le jour J, j’ai ressenti pas mal de stress pendant la célébration. C’était surréaliste, j’ai mis quelques jours à réaliser. Nous étions entourés de nos familles, mais aussi de plein de gens des paroisses autour de nous, témoins avec joie de notre engagement pour le peuple de Dieu.
Peux-tu nous expliquer désormais ta charge de diacre?
Le diacre est ordonné pour « servir le Peuple de Dieu dans la “diaconie” de la liturgie, de la parole et de la charité » (diacre vient du grec et signifie serviteur). Il y a une dimension importante: la charge de la prière, à savoir prier pour le peuple de Dieu et pour le monde entier en célébrant la liturgie des Heures.
Ensuite, je participe au service pendant la messe, je peux proclamer l’Évangile et prêcher, bénir, célébrer des obsèques, ainsi que les sacrements du baptême et de mariage.
Un mot pour ceux et celles qui ressentent un appel au sacerdoce ?
Si c’est là que Dieu t’appelle, Il ne te décevra pas !
Propos recueillis par
Ombeline Trannoy pour Garches Actualités