Les pharisiens se concertèrent pour voir comment prendre en faute Jésus en le faisant parler. Ils lui envoient leurs disciples, accompagnés des partisans d'Hérode : « Maître, lui disent-ils, nous le savons : tu es toujours vrai et tu enseignes le vrai chemin de Dieu ; tu ne te laisses influencer par personne, car tu ne fais pas de différence entre les gens. Donne-nous ton avis : Est-il permis, oui ou non, de payer l'impôt à l'empereur ? »
Mais Jésus, connaissant leur perversité, riposta : « Hypocrites ! pourquoi voulez-vous me mettre à l'épreuve ? Montrez-moi la monnaie de l'impôt. »
Ils lui présentèrent une pièce d'argent. Il leur dit : « Cette effigie et cette légende, de qui sont-elles ? - De l'empereur César », répondirent-ils.
Alors il leur dit : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »
Seigneur Jésus, je suis si heureux de passer ce moment avec toi. Tu es ma joie et mon bonheur.
1. Les pharisiens cherchaient à prendre Jésus au piège pour le discréditer. Ils espéraient que Jésus allait dire qu’il ne fallait pas payer les impôts à César, pour ensuite le dénoncer comme traître auprès des autorités romaines. D’autre part, si Jésus disait qu’il fallait payer les impôts à César, pour certains juifs, il aurait été coupable de blasphème, puisque payer les impôts à César était équivalent à reconnaître que César est le divin empereur. Les pharisiens avaient à cœur leurs propres intérêts et non ceux de Dieu et de sa volonté, et, quand on ne se laisse emporter que par ses propres intérêts, on finit toujours par tomber dans l’injustice. Jésus, avec la lumière de sa vérité, désamorce leur piège.
2. Le Seigneur profite aussi de l’occasion pour communiquer un message. Le chrétien ne peut pas vivre sa foi en Dieu comme une fuite du monde, en vivant dans une espèce de tour d’ivoire, indifférent aux événements. Il faut rendre à César ce qui est à César, c’est-à-dire, que nous devons nous engager pour créer une société avec une politique et une économie qui soient justes et respectueuses de la dignité de l’homme, tel que Dieu l’a voulu. Cette année l’Église célèbre le 50e anniversaire du document conciliaire Lumen Gentium où les pères du Concile Vatican II souhaitaient rappeler aux chrétiens leur mission dans le monde : « En accomplissant leurs devoirs civils normaux, « guidés par leur conscience chrétienne» (7), selon les valeurs conformes à cette conscience, les fidèles réalisent aussi la tâche qui leur est propre d’animer chrétiennement l’ordre temporel, tout en en respectant la nature et la légitime autonomie (8), et en coopérant avec les autres citoyens, selon leur compétence spécifique et sous leur propre responsabilité (9) » (Lumen Gentium, 1).
3. S’il faut rendre à César ce qui est à César, il ne faut pas non plus négliger la deuxième partie du message de Jésus. Il faut rendre à Dieu ce qui est à Dieu. Si nous voulons que Dieu ait une place dans notre société, c’est à nous, chrétiens, de lui donner une place dans nos cœurs, dans notre vie quotidienne et dans nos familles. Dieu ne cherche rien de plus qu’une amitié réelle et sincère avec moi. L’amitié se forge par des rencontres, par des services rendus, par des projets en commun, par un vrai souci pour le bonheur de l’autre. Quand je prie, j’invite Dieu chez moi. Quand je vais à l’Église pour la messe ou pour recevoir les sacrements, je réponds à l’invitation de Dieu de lui rendre visite chez lui. Quand j’ouvre la parole de Dieu, je dis au Seigneur, « Assez parlé de moi, parle-moi de toi. Qu’est-ce que tu as dans le cœur Seigneur ? » Quand je rends service à mon prochain dans ma famille, dans ma communauté ou dans l’Église, c’est à Dieu aussi que je rends service. Combien de choses le Seigneur n’a-t-il pas faites pour moi dans ma vie ! La vie chrétienne est aussi simple que cela, une amitié tissée avec Dieu dans le quotidien.