Jésus disait encore à ses disciples : « Un homme riche avait un gérant qui lui fut dénoncé parce qu’il gaspillait ses biens. Il le convoqua et lui dit : ’Qu’est-ce que j’entends dire de toi ? Rends-moi les comptes de ta gestion, car désormais tu ne pourras plus gérer mes affaires.’ Le gérant pensa : ’Que vais-je faire, puisque mon maître me retire la gérance ? Travailler la terre ? Je n’ai pas la force. Mendier ? J’aurais honte. Je sais ce que je vais faire, pour qu’une fois renvoyé de ma gérance, je trouve des gens pour m’accueillir.’ Il fit alors venir, un par un, ceux qui avaient des dettes envers son maître. Il demanda au premier : ’Combien dois-tu à mon maître ? - Cent barils d’huile.’ Le gérant lui dit : ’Voici ton reçu ; vite, assieds-toi et écris cinquante.’ Puis il demanda à un autre : ’Et toi, combien dois-tu ? - Cent sacs de blé.’ Le gérant lui dit : ’Voici ton reçu, écris quatre-vingts.’ Ce gérant trompeur, le maître fit son éloge : effectivement, il s’était montré habile, car les fils de ce monde sont plus habiles entre eux que les fils de la lumière. »
Seigneur, tu as existé avant toutes choses et tu vis pour toujours. Tu donnes un sens à ma vie. Accorde-moi la grâce de me détacher des choses qui m’éloignent de toi. Tu m’invites à une éternité de bonheur que je peux seulement imaginer. Aujourd’hui je te choisis à nouveau, toi, le seul trésor de ma vie. Aujourd’hui de nouveau je me donne à toi.
1. Le temps nous est compté. Que nous soyons bons ou mauvais serviteurs, notre temps est compté. Certains, regardant l’avenir, espèrent cette vie nouvelle, d’autres la craignent. Tout dépend de la façon avec laquelle nous avons géré les dons reçus de Dieu. Pour beaucoup, l’aiguillon de la mort est banalisé, anesthésié. La société( la TV, les jeux vidéos) nous inondent de morts factices et ne nous mettent jamais devant la réalité de la mort, de crainte de blesser notre sentimentalité. Il est grand temps de commencer à préparer cette vie de l’au-delà. Beaucoup de saints, bien que pressés de rencontrer le Seigneur et ayant passé leur vie à se dépenser pour Lui, préfère encore voir se prolonger leur séjour sur terre- si Dieu le veut- pour continuer à travailler à sa moisson.
2. Considérer l’avenir pour agir dans le présent. Le maître ne fait pas l’éloge de la tactique rusée du gérant trompeur mais de sa prudence utilisée pensant à son avenir. Il le loue pour avoir considéré ce que serait sa situation dans l’avenir et pour avoir agi en conséquence. Nous faisons ainsi quand il s’agit de la nourriture, de l’argent, de l’éducation de nos enfants mais nous manquons souvent de cette prudence quand notre salut est en jeu. Chacun de mes actes a valeur d’éternité : est-ce que j’y pense avant d’agir ?
3. Le besoin est la mère de l’invention. Le gérant a trouvé une solution parce qu’il en sentait le besoin. Comme il est facile pour nous de se prélasser et d’attendre que le Christ ou l’Eglise vienne à notre secours. Combien d’énergie créatrice en nous est inopérante ou mal dirigée parce qu’on n’aime pas assez l’Eglise pour élargir ses rangs, parce qu’on ne voit pas ses besoins, parce que nous hésitons à susciter de l’enthousiasme pour elle autour de nous. Comme les enfants du siècle sont prudents dans leurs relations. N’hésitons pas à mettre les talents reçus de Dieu au service de l’Eglise.