Vous le savez bien : si le maître de maison avait su à quelle heure le voleur viendrait, il n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison.
Vous aussi, tenez-vous prêts : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra. »
Pierre dit alors : « Seigneur, est-ce pour nous que tu dis cette parabole, ou bien pour tous ? »
Le Seigneur répondit : « Que dire de l’intendant fidèle et sensé à qui le maître confiera la charge de son personnel pour distribuer, en temps voulu, la ration de nourriture ?
Heureux ce serviteur que son maître, en arrivant, trouvera en train d’agir ainsi !
Vraiment, je vous le déclare : il l’établira sur tous ses biens.
Mais si le serviteur se dit en lui-même : “Mon maître tarde à venir”, et s’il se met à frapper les serviteurs et les servantes, à manger, à boire et à s’enivrer, alors quand le maître viendra, le jour où son serviteur ne s’y attend pas et à l’heure qu’il ne connaît pas, il l’écartera et lui fera partager le sort des infidèles.
Le serviteur qui, connaissant la volonté de son maître, n’a rien préparé et n’a pas accompli cette volonté, recevra un grand nombre de coups.
Mais celui qui ne la connaissait pas, et qui a mérité des coups pour sa conduite, celui-là n’en recevra qu’un petit nombre. À qui l’on a beaucoup donné, on demandera beaucoup ; à qui l’on a beaucoup confié, on réclamera davantage.
Mon Seigneur et mon Dieu, merci de m’inviter à être avec toi pendant ces quelques minutes de méditation, mais aussi à chaque instant. Toi, tu es toujours à mes côtés, béni sois-tu ! Tu veilles sur moi, béni sois-tu ! Tu veux que ce moment soit une rencontre sincère entre nous, béni sois-tu !
1. « C'est à l'heure que vous ne pensez pas que le Fils de l'homme va venir ». Cela peut nous faire penser à la dernière venue du Christ, au moment où il viendra nous chercher pour nous emmener dans son Royaume. Effectivement, nous ne connaissons ni la date ni l’heure, mais nous savons que cela arrivera. Cette pensée, loin de nous affoler, doit au contraire nous encourager. « Christ reviendra », il ne nous abandonne pas, il viendra nous chercher pour nous emmener dans la maison du Père, où il nous prépare une place. « Et quand je serai allé et que je vous aurai préparé une place, à nouveau je viendrai et je vous prendrai près de moi, afin que, là où je suis, vous aussi, vous soyez ». « Que votre cœur ne se trouble pas ! » (cf. Jn 14, 1-3).
2. Dieu veut être avec nous, pour l’éternité. Et moi ? Il ne me forcera pas. Mais si je vis en cherchant à être avec lui, en communion avec lui, en revenant vers lui en confiant dans son amour plus grand que mes fautes quand je m’éloigne, alors je lui montre le désir profond de mon cœur. D’ailleurs, Il ne vient pas qu’au jugement dernier, il vient à ma rencontre de multiples façons dans la journée. La manière dont je l’accueille lui démontre mon amour. Il vient dans l’Eucharistie, dans le sacrement du pardon et tous les sacrements, dans sa Parole, dans la prière, dans mon cœur n’importe où n’importe quand si je lui ouvre, dans les autres : « Car j'ai eu faim et vous m'avez donné à manger, j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire, j'étais un étranger et vous m'avez accueilli, nu et vous m'avez vêtu, malade et vous m'avez visité, prisonnier et vous êtes venus me voir. (…) En vérité je vous le dis, dans la mesure où vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait » (Mt 25, 35-36.40). A quels moments dans ma vie, cette année, dans ma semaine, hier, ai-je fait l’expérience que Jésus venait à ma rencontre, me rendait visite ? S’est-il senti accueilli, reçu avec joie, chez lui ? Ne soyez pas trop rapide à répondre non ! Laissez-le vous dire qu’il ne s’attend pas à un hôtel cinq étoiles, mais à un cœur désirant être avec lui. Il a confiance en nous, et nous demande de donner sans peur ni retenue tous les dons qu’il nous fait.
3. Cependant, de nombreuses fois, nous ne voyons pas Jésus venir à notre rencontre, Il parait absent, « en voyage », occupé ailleurs. Il est donc tentant de penser comme dans cet Évangile, « Mon maître tarde à venir ». Mais au lieu de se décourager, de ne plus vivre pour Dieu et les autres et de vivre pour soi, sachons espérer, même sans voir les résultats immédiats (sinon ce n’est plus de l’espoir !). Le Seigneur saura nous donner « en temps voulu », notre « ration de blé ». Un des pères de l’Église, Bède le Vénérable, nous encourage : « Remarquez qu'au nombre des vices de ce mauvais serviteur, le Sauveur met la pensée où il était que son maître tarderait à venir, tandis qu'il ne met point au nombre des vertus du bon serviteur qu'il espérait le prompt retour de son maître, mais simplement qu'il a rempli fidèlement son devoir. Le mieux pour nous est donc de supporter patiemment l'ignorance où nous sommes de ce que nous ne pouvons savoir, et de nous appliquer seulement à être trouvés dignes de la récompense qui nous est préparée ».