En ce temps-là, Jésus disait : « À quoi le règne de Dieu est-il comparable, à quoi vais-je le comparer ? Il est comparable à une graine de moutarde qu’un homme a prise et jetée dans son jardin. Elle a poussé, elle est devenue un arbre, et les oiseaux du ciel ont fait leur nid dans ses branches. » Il dit encore : « À quoi pourrai-je comparer le règne de Dieu ? Il est comparable au levain qu’une femme a pris et enfoui dans trois mesures de farine, jusqu’à ce que toute la pâte ait levé. »
Ta parole, Seigneur, est source de vie. « Vivifie-moi selon ta parole. » (Ps 118, 25)
1. Le royaume de Dieu existe. Nous ne pouvons en douter. Jésus l'affirme devant Pilate. « Mon royaume n'est pas de ce monde. Pilate lui dit : Donc tu es roi ? Jésus répondit : Tu le dis : je suis roi. » (Jn 18, 36-37) Ce royaume n'est pas une réalité humaine, jamais Jésus ne le compare à un royaume tel que l'histoire de l'humanité a pu en connaître. Il est d'un autre ordre. Il existe dans le présent : Jésus en parle au temps présent et pourtant, il est en devenir : il croît comme un arbre, il lève comme une pâte. Son origine et sa croissance sont de Dieu : le grain de sénevé et le levain sont donnés par Dieu, mais il a besoin de la collaboration active de l'humanité : l'homme le prend et le jette dans son jardin, la femme le prend et l'enfouit dans trois mesures de farine.
2. Les paraboles lues ce jour sont des paraboles universelles. Elles s'adressent aux foules, à toute l'humanité. « En ce jour-là, Jésus sortit de la maison et s'assit au bord de la mer. » (Mt 13, 1) « Tout cela, Jésus le dit aux foules en paraboles. » (Mt 13, 34) Tout homme est invité à reconnaître la seigneurie du Christ et à se mettre, par obéissance, sous son autorité. Le royaume des cieux devient alors progressivement un arbre où tous les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid. Dieu accepte, sur le chemin terrestre de son royaume, tous les oiseaux, peut-être même ceux qui volent le grain de sa Parole déposé dans la bonne terre (Cf. Mt 13, 4).
3. Si pour beaucoup, ce royaume grandit « on ne sait comment tandis que l'on dort ou que l'on se lève, nuit et jour » (Mc 4, 27). Pour d'autres, il est souci d'amour ! Ces deux paraboles du grain de sénevé et du levain dans la pâte ne se lisent pas sans les paraboles suivantes, le trésor et le négociant en perles, dites dans la maison pour le cercle d'intimes de Jésus. « Alors, laissant les foules, il vint à la maison. » (Mt 13, 36) Le royaume de Dieu devient, pour ces proches, une réalité pour laquelle on donne tout, qui devient l'essentiel de la vie. Nous ne sommes alors plus seulement sous l'autorité du roi, nous lui sommes unis par les liens de l'amour, lui, le négociant en perles fines qui donne sa vie pour nous racheter un par un ; lui qui, par son sang, de poussière que nous sommes, nous transforme en perles fines du royaume.