Amen, amen, je vous le dis : si quelqu’un garde ma parole, jamais il ne verra la mort. »
Les Juifs lui dirent : « Maintenant nous savons bien que tu as un démon. Abraham est mort, les prophètes aussi, et toi, tu dis : “Si quelqu’un garde ma parole, il ne connaîtra jamais la mort.”
Es-tu donc plus grand que notre père Abraham ? Il est mort, et les prophètes aussi sont morts. Pour qui te prends-tu ? »
Jésus répondit : « Si je me glorifie moi-même, ma gloire n’est rien ; c’est mon Père qui me glorifie, lui dont vous dites : “Il est notre Dieu”, alors que vous ne le connaissez pas. Moi, je le connais et, si je dis que je ne le connais pas, je serai comme vous, un menteur. Mais je le connais, et sa parole, je la garde.
Abraham votre père a exulté, sachant qu’il verrait mon Jour. Il l’a vu, et il s’est réjoui. »
Les Juifs lui dirent alors : « Toi qui n’as pas encore cinquante ans, tu as vu Abraham ! »
Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : avant qu’Abraham fût, moi, JE SUIS. »
Alors ils ramassèrent des pierres pour les lui jeter. Mais Jésus, en se cachant, sortit du Temple.
Jésus, ouvre mon cœur. Donne-moi d’accueillir tes paroles de vie éternelle.
1. « Avant qu’Abraham fût, moi, je suis ». Sept fois on entend Jésus dans l’Évangile de Jean prendre cette expression. « Je suis le pain de la vie » (Jn 6, 35), « Je suis la lumière du monde » (Jn 8, 12), « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14, 6), etc. Mais ici le Seigneur ne met pas d’objet dans sa phrase, il n’offre pas une image pour se décrire. Dans ce passage, il affirme « Je suis ». Ce « Je suis » fait écho à un autre « Je suis » prononcé mille ans avant, un « Je suis » qui a résonné du buisson ardent pour répondre à la question de Moïse, avant d’être envoyé par Dieu pour dire aux égyptiens de laisser partir le peuple juif : « Ils vont me demander quel est ton nom ; que leur répondrai-je ? » (Exode 3, 13). « Dieu dit à Moïse : « Je suis qui je suis. Tu parleras ainsi aux fils d’Israël : “Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est : je suis » (Exode 3, 14).
2. « Dieu s’est révélé en lui faisant connaître son nom. Le nom exprime l’essence, l’identité de la personne et le sens de sa vie. Dieu a un nom. Il n’est pas une force anonyme. Livrer son nom, c’est se faire connaître aux autres ; c’est en quelque sorte se livrer soi-même en se rendant accessible, capable d’être connu plus intimement et d’être appelé, personnellement » (Catéchisme de l’Église Catholique, 203). Dieu se révèle finalement en son Fils Jésus.
Et pourtant, le nom que Dieu se donne ne semble pas si éloquent. « Ce nom divin – YHWH – est mystérieux comme Dieu est mystère. Il est tout à la fois un nom révélé et comme le refus d’un nom, et c’est par là même qu’il exprime le mieux Dieu comme ce qu’il est, infiniment au-dessus de tout ce que nous pouvons comprendre ou dire (…) et il est le Dieu qui se fait proche des hommes » (Catéchisme de l’Église Catholique, 206).
« Dieu qui révèle son nom comme "Je suis" se révèle comme le Dieu qui est toujours là, présent auprès de son peuple pour le sauver » (Catéchisme de l’Église Catholique, 207).
Les événements de la Passion, mort et Résurrection de Jésus sont le témoignage que ses paroles sont vraies. Il dit qu’il est le Dieu fidèle, il se présente comme « Je suis » et en conséquence, il arrive jusqu’à la mort pour accomplir son alliance et son plan de salut.