Au commencement était le Verbe, la Parole de Dieu, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu.
Il était au commencement auprès de Dieu.
Par lui, tout s'est fait, et rien de ce qui s'est fait ne s'est fait sans lui.
En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ;
la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont pas arrêtée.
Il y eut un homme envoyé par Dieu. Son nom était Jean.
Il était venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui.
Cet homme n'était pas la Lumière, mais il était là pour lui rendre témoignage.
Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde.
Il était dans le monde, lui par qui le monde s'était fait, mais le monde ne l'a pas reconnu.
Il est venu chez les siens, et les siens ne l'ont pas reçu.
Mais tous ceux qui l'ont reçu, ceux qui croient en son nom, il leur a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu.
Ils ne sont pas nés de la chair et du sang, ni d'une volonté charnelle, ni d'une volonté d'homme : ils sont nés de Dieu.
Et le Verbe s'est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu'il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité.
Jean Baptiste lui rend témoignage en proclamant : « Voici celui dont j'ai dit : Lui qui vient derrière moi, il a pris place devant moi, car avant moi il était. »
Tous nous avons eu part à sa plénitude, nous avons reçu grâce après grâce :
après la Loi communiquée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ.
Dieu, personne ne l'a jamais vu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, c'est lui qui a conduit à le connaître.
Aujourd’hui dans nos ténèbres le Christ a lui
Pour ouvrir les yeux des hommes qui vont dans la nuit.
L’univers est baigné de sa lumière :
Gloire à Dieu et paix sur terre, alléluia !
(Hymne de la Nativité, Office du temps présent)
1. La lumière. Le mot revient six fois dans les neuf premiers versets de notre passage. La scène de la Nativité est normalement représentée la nuit : de la crèche de Bethléem émane une belle lumière qui se détache de la nuit. Bientôt c’est tout le jour qui se lèvera car le soleil ne peut pas laisser la création dans l’obscurité. Jésus est le « soleil levant qui vient nous visiter » (Luc 1,78). Tous les matins, les moines et moniales contemplatifs, les religieux et d’autres chrétiens qui s’unissent à la prière de l’Église reprennent le beau cantique de Zacharie. Voyant le soleil se lever, ils tournent leur corps et leur existence vers le Christ lumière. Dans le rite antique du baptême, le néophyte aussi, plongé dans le baptistère, commençait la cérémonie tourné vers l’ouest, du côté du couchant, là où est l’obscurité. Le prêtre lui demandait s’il voulait bien se retourner vers l’est, du côté du levant, se retourner vers le Christ.
2. La conversion. Nous avons été baptisés depuis longtemps et cette partie du rite a changé. Mais le matin de Noël est une occasion de renouveler le mouvement intérieur qui s’est opéré en nous à notre baptême. En ce matin nous nous tournons vers la lumière qui a « lui dans les ténèbres » (Jean 1,5) et nous lui disons : « Seigneur, je crois que tu es la lumière, je me tourne vers toi, je renonce aux ténèbres ». Reste-t-il encore des ténèbres en mon cœur ? Des zones d’ombre non totalement éclairées par la lumière du Christ, des zones de péché non totalement exposé au rayonnement puissant de sa miséricorde ? Jésus vient à moi comme la lumière capable de vaincre la ténèbre la plus épaisse.
3. La contemplation. « Le Fils unique, qui est tourné vers le sein du Père, lui, l’a fait connaître » (Jean 1,18). Jésus qui apparaît au milieu des ténèbres, lui qui est la lumière qui se détache de la nuit et va vaincre l’obscurité, nous entraîne à nous tourner vers lui, mais avec lui également vers le Père. Le Verbe entré dans le monde opère le retour du monde au Père, dans l’action de l’Esprit Saint (cf. Jean-Baptiste en Luc 3,16 : « il vous baptisera dans l’Esprit Saint et dans le feu »). Être chrétien entraîne bien sûr un effort pour se convertir et vivre selon les commandements de Dieu – en particulier aimer Dieu au-dessus de tout et aimer notre prochain comme nous-mêmes. Être chrétien, c’est fondamentalement être tourné avec le Christ vers le Père. Il nous l’a fait connaître, Dieu n’est plus seulement lointain, il s’est fait tout proche de nous et veut que nous le contemplions. « Ce que nous avons contemplé (…), nous vous l’annonçons » (1 Jean 1,1-2).