En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Je vous le dis : Quiconque se sera déclaré pour moi devant les hommes, le Fils de l’homme aussi se déclarera pour lui devant les anges de Dieu. Mais celui qui m’aura renié en face des hommes sera renié à son tour en face des anges de Dieu. Quiconque dira une parole contre le Fils de l’homme, cela lui sera pardonné ; mais si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint, cela ne lui sera pas pardonné. Quand on vous traduira devant les gens des synagogues, les magistrats et les autorités, ne vous inquiétez pas de la façon dont vous vous défendrez ni de ce que vous direz. Car l’Esprit Saint vous enseignera à cette heure-là ce qu’il faudra dire. »
« Écoutons la voix de notre Dieu, entrons dans le repos qu'il a promis. »
1. « Si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint, cela ne lui sera pas pardonné. »
Voilà une phrase qui interpelle ! Le pape François n’a-t-il pas confirmé dans un tweet en février 2015 qu’« il n’y a pas de péché que Dieu ne puisse pardonner » ? Oui, mais il ajoute « il suffit que nous demandions pardon. » C’est-à-dire que Dieu est toujours prêt à pardonner mais encore faut-il vouloir recevoir son pardon ! Saint Jean-Paul II nous l’explique en détail dans l’encyclique Dominum et vivificantem n° 46 :
« Le 'blasphème' ne consiste pas à proprement parler à offenser en paroles l'Esprit Saint ; mais il consiste à refuser de recevoir le salut que Dieu offre à l'homme par l'Esprit Saint agissant en vertu du sacrifice de la Croix. (…) Le blasphème contre l'Esprit Saint consiste précisément dans le refus radical de cette rémission dont il est le dispensateur intime et qui présuppose la conversion véritable qu'il opère dans la conscience. Si Jésus dit que le péché contre l'Esprit Saint ne peut être remis ni en ce monde ni dans l'autre, c'est parce que cette 'non-rémission' est liée, comme à sa cause, à la 'non-pénitence', c'est-à-dire au refus radical de se convertir (…) Le blasphème contre l'Esprit Saint est le péché commis par l'homme qui présume et revendique le 'droit' de persévérer dans le mal – dans le péché quel qu'il soit – et refuse par là-même la Rédemption. L'homme reste enfermé dans le péché, rendant donc impossible, pour sa part, sa conversion et aussi, par conséquent, la rémission des péchés, qu'il ne juge pas essentielle ni importante pour sa vie. Il y a là une situation de ruine spirituelle, car le blasphème contre l'Esprit Saint ne permet pas à l'homme de sortir de la prison où il s'est lui-même enfermé et de s'ouvrir aux sources divines de la purification des consciences et de la rémission des péchés. »
2. « Quand on vous traduira devant les gens. »
On ne m’a peut-être pas amené au tribunal pour m’accuser de me déclarer pour Jésus devant les hommes, mais si j’y songe, je suis souvent jugé ! Et disons simplement que les autorités ne défendent pas toujours les chrétiens. Je ne suis pas amené chez le chef de la synagogue ou chez le juge, mais j’ai souvent à affronter le regard des autres, le « qu’en dira-t-on » ! Jésus, aide-moi à faire lumière sur ma vie. Quelles sont ces situations, ces moments où je chancelle et ne me prononce pas toujours en ta faveur ? Et quels sont ces moments dans lesquels tu vois mon cœur et mon désir de réponse, mes petites « victoires », mes gestes, mes mouvements intérieurs, mes paroles qui te font sourire ?
3. « Ne vous inquiétez pas de la façon dont vous vous défendrez ni de ce que vous direz. Car l’Esprit Saint vous enseignera à cette heure-là ce qu’il faudra dire. »
Je ne suis pas seul. Tu unis ta vie à la mienne ; en te faisant homme ; en me donnant ta vie par ta mort et ta Résurrection ; en faisant grandir ta vie en moi par l’Eucharistie. À chaque instant, tu es là. Et je l’oublie si souvent ! Et je vis si souvent comme si tu étais loin ! « Et voici que tu étais au-dedans, et moi au-dehors et c’est là que je te cherchais, et sur la grâce de ces choses que tu as faites, pauvre disgracié, je me ruais ! Tu étais avec moi et je n’étais pas avec toi ; elles me retenaient loin de toi, ces choses qui pourtant, si elles n’existaient pas en toi, n’existeraient pas ! » (Saint Augustin, Confessions) Aide-moi à vivre ma vie avec toi, en te parlant, en te demandant conseil, en me laissant guider, en me confiant que tu es là, que tu agis, que tu peux tout !