Ce monde passe

mar 22/11/2016
Fête du jour: 
Sainte Cécile, vierge et martyre

Chapitre d'Evangile:

Verset de début: 
5
Verset de fin: 
11
Evangile: 

Comme certains parlaient du Temple, des belles pierres et des ex-voto qui le décoraient, Jésus leur déclara : « Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit. » Ils lui demandèrent : « Maître, quand cela arrivera-t-il ? Et quel sera le signe que cela est sur le point d’arriver ? » Jésus répondit : « Prenez garde de ne pas vous laisser égarer, car beaucoup viendront sous mon nom, et diront : “C’est moi”, ou encore : “Le moment est tout proche.” Ne marchez pas derrière eux ! Quand vous entendrez parler de guerres et de désordres, ne soyez pas terrifiés : il faut que cela arrive d’abord, mais ce ne sera pas aussitôt la fin. »
Alors Jésus ajouta : « On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume. Il y aura de grands tremblements de terre et, en divers lieux, des famines et des épidémies ; des phénomènes effrayants surviendront, et de grands signes venus du ciel.

Prière: 

Seigneur, je viens à toi, j’ai besoin de toi. Je t’adore, tu es notre Dieu. Merci de l’amour que tu as pour moi. Non seulement tu m’aimes mais en plus tu me le démontres de mille manières.

Demande: 
« Seigneur, dans le silence de ce jour naissant, je viens te demander la paix, la sagesse et la force. Je veux regarder aujourd’hui le monde avec des yeux remplis d’amour ; être patiente, compréhensive et douce, voir au-delà des apparences tes enfants comme tu les vois toi-même et ainsi ne voir que le bien en chacun d’eux. Ferme mes oreilles à toute calomnie, garde ma langue de toute malveillance ; que seules les paroles qui bénissent demeurent dans mon esprit. Que je sois si bienveillante et si joyeuse que tous ceux qui m’approchent sentent ta présence. Ô Seigneur, revêts-moi de ta beauté et qu’au long de ce jour je te révèle. Amen » (Sainte Thérèse d'Avila).
Points de réflexion: 

1. À Jérusalem, peu avant ses derniers jours, le Christ nous parle d’un aspect de notre vie qui n’est pas des plus faciles à aborder : destruction, guerres, désordres, la fin, tremblements de terre, famines, épidémies, et même des « phénomènes effrayants ». Notre société occidentale nous transmet l’idée utopique d’une vie heureuse, qui veut dire sans souffrance, sans difficulté : publicités, séries, mentalité du « jetable » et du « je n’aime pas, je change », le moins de contact possible avec la maladie et la vieillesse, les grands ou les stars de ce monde, telles des personnes qui ont le mieux réussi dans la vie, etc. On peut être amené à tourner un peu trop rapidement cette page d’Évangile en grinçant. Et cependant nous voyons bien qu’il n’y a pas une seule vie sans difficulté, sans souffrance. En même temps, notre réaction de rejet est bien légitime puisque nous ne sommes pas faits pour souffrir. Pendant toute notre vie, nous allons lutter pour être heureux ou plus heureux. Le Christ nous rappelle aujourd’hui que sur terre, la vie sans souffrance n’existe pas, mais que les difficultés ont une fin. La foi ne nous économise pas les guerres et les désordres, mais elle nous permet de les vivre avec espérance, et j’ose même dire avec joie, comme le montrent la vie de tant de personnes qui ont vécu avant nous. Ils nous font voir que mystérieusement bonheur et souffrance cohabitent dans notre vie.

2. Ils ont pu vivre avec cette joie profonde malgré les larmes parce qu’ils possédaient déjà une partie du vrai bonheur, celui pour lequel nous sommes faits, que nous réclamons souvent malgré nous-mêmes : Dieu. Notre bonheur, c’est Dieu, c’est le ciel. Le ciel, ce n’est pas un lieu physique, c’est être avec le Seigneur. Alors si sur terre je vis avec lui, ou plutôt il vit en moi (parce que je lui ai ouvert ma vie), j’ai déjà un peu de ciel. J’avance dans mon pèlerinage sur terre conscient de mon but. C’est avoir les yeux et le cœur au ciel et les pieds sur terre. Avoir les yeux et le cœur au ciel, ce n’est pas être un « illuminé » ou une sorte de mystique. Il s’agit de ceux qui vivent la charité, jusqu’à donner la vie pour ceux qu’ils aiment (cf. Jn 15, 13). C’est vivre avec amour. Un amour qui est patient, qui rend service, qui ne cherche pas son intérêt, qui ne se vante pas, qui ne fait rien d’inconvenant, qui ne se réjouit pas de ce qui est injuste, mais qui trouve sa joie dans ce qui est vrai. Un amour qui supporte tout, qui fait confiance en tout, qui espère tout, qui endure tout. Cet amour là ne passera jamais (cf. 1 Co 13).

3. Ne vous laissez pas égarer, nous adjure le Seigneur. Nous voulons une assurance, des signes et encore plus en temps difficiles. C’est dans ces moments-là que nous sommes plus vulnérables. Ce monde tel que nous le connaissons aura une fin. Les choses passent. Cela peut nous faire peur ou nous faire mal. Le Christ nous invite à la confiance. Quand bien même nous nous sentirions seuls, sans réponse ni des autres ni de Dieu, que nous ne verrions pas la sortie. Facile ? Absolument pas ! C’est pour cela que le Christ Jésus est d’abord passé par là. Regardons-le et marchons à sa suite. Quand il était cloué sur la croix, dans tant de souffrances, beaucoup attendaient un miracle… Il est notre modèle de confiance, de confiance en son Père jusqu’à la fin, jusqu’à tout perdre. Et Dieu l’a ressuscité, et il est vivant à jamais. Plus que d’attendre des signes, nous avons à vivre comme lui, vivre de la foi.

Dialogue: 
« Que rien ne te trouble, que rien ne t'épouvante, tout passe, Dieu ne change pas, la patience obtient tout ; celui qui possède Dieu ne manque de rien : Dieu seul suffit. » Sainte Thérèse d'Avila
Résolution: 
Vivre aujourd’hui sans angoisse, sans trouble, en remerciant le Seigneur de ce qu’il a fait et fait encore pour moi.