Partant de là, Jésus arrive dans le territoire de la Judée, au-delà du Jourdain. De nouveau, des foules s’assemblent près de lui, et de nouveau, comme d’habitude, il les enseignait. Des pharisiens l’abordèrent et, pour le mettre à l’épreuve, ils lui demandaient : « Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? » Jésus leur répondit : « Que vous a prescrit Moïse ? » Ils lui dirent : « Moïse a permis de renvoyer sa femme à condition d’établir un acte de répudiation. » Jésus répliqua : « C’est en raison de la dureté de vos cœurs qu’il a formulé pour vous cette règle.
Mais, au commencement de la création, Dieu les fit homme et femme. À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux deviendront une seule chair. Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! » De retour à la maison, les disciples l’interrogeaient de nouveau sur cette question. Il leur déclara : « Celui qui renvoie sa femme et en épouse une autre devient adultère envers elle. Si une femme qui a renvoyé son mari en épouse un autre, elle devient adultère. »
Seigneur, ces questions sur le divorce existent depuis toujours. Ici, on assiste à l’opposition entre laxistes et rigoristes ; mais si les pharisiens veulent te mettre à l’épreuve, toi, tu restes fidèle à l’enseignement de toujours : tu n’es pas venu pour changer la Loi mais pour l’accomplir. Tu es la lumière du monde et tu veux que nous comprenions « qu’on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ».
1. « Pour le mettre à l’épreuve ».
Une fois de plus, les pharisiens contestent tes actes, ton enseignement et ton comportement. Ils veulent te pousser à contredire ce qu’ils appellent « l’enseignement de Moïse ». Même s’il ne fait pas partie des lois de Moïse, tu ne nies pas que le divorce existe chez les juifs depuis longtemps et qu’il en était question dès le livre du Deutéronome, parlant d’un homme qui a découvert chez sa femme, « une tare à lui imputer » (Dt 24, 1). Dans le récit de Matthieu qui relate la même discussion, tu cites ce passage et tu ajoutes : « Si quelqu’un renvoie sa femme, qu’il lui donne un acte de répudiation. Eh bien ! moi, je vous dis : tout homme qui renvoie sa femme, sauf en cas d’union illégitime, la pousse à l’adultère ; et si quelqu’un épouse une femme renvoyée, il est adultère » (Mt 5, 31-32)
2. « L’homme quittera son père et sa mère et il s’attachera à sa femme ».
Tu soulignes ton enseignement en reprenant le commandement de Dieu au moment de la création d’Adam et Ève : cette prescription concernait tous leurs descendants jusqu’au dernier qui naîtrait dans le monde. Tu leur fais remarquer que le divorce ne s’est introduit dans les usages qu’ « en raison de la dureté de votre cœur ». Tu indiques que l’égoïsme, le mensonge, l’homicide, le vol, la corruption, y compris la corruption politique, et toutes autres sortes de déviances, sont à l’origine de cette possibilité de rupture entre l’homme et la femme. Tu soulignes que c’est bien à cause de la dureté du cœur de l’homme pécheur que ce comportement est entré dans la vie, mais pas du tout en fonction des dispositions originelles de la création du cœur de l’homme.
3. « De retour à la maison ».
Ces explications ne suffisent pas à tes disciples qui continuent à discuter de cette affaire entre eux. Le récit de Matthieu rapporte leurs remarques : s’il en est ainsi, « il vaut mieux ne pas se marier ». Leur esprit et leur raisonnement sont totalement dépassés et aveuglés par l’ampleur de cette question.
Seigneur, même si je ne suis pas directement concerné, je dois pouvoir répondre à ceux qui me poseraient cette question. Seigneur, que dois-je dire ? Que dois-je faire ? Quelle position accepter ? Aujourd’hui, les discussions sur ce thème sont difficiles et il n’est pas facile d’avoir une position claire dont les arguments solides restent fermes tout en préservant le respect de la dignité et la charité vis-à-vis de chacun face à une situation douloureuse pour certains.