Malheureuse es-tu, Corazine ! Malheureuse es-tu, Bethsaïde ! Car, si les miracles qui ont eu lieu chez vous avaient eu lieu à Tyr et à Sidon, il y a longtemps que leurs habitants auraient fait pénitence, avec le sac et la cendre. D’ailleurs, Tyr et Sidon seront mieux traitées que vous lors du Jugement. Et toi, Capharnaüm, seras-tu élevée jusqu’au ciel ? Non ! Jusqu’au séjour des morts tu descendras !
Celui qui vous écoute m’écoute ; celui qui vous rejette me rejette ; et celui qui me rejette rejette celui qui m’a envoyé. »
Dans cet Évangile, Seigneur, tu envoies en mission 72 disciples. Sois béni, Seigneur ! Bien que tu n'aies pas besoin de nous, tu fais de nous tes serviteurs et tes amis. Par grâce pure, tu nous envoies travailler à ta vigne ; tu nous donnes, chacun à notre manière, d'annoncer le royaume de Dieu. Sois béni, Seigneur et aide-nous à être de bons ouvriers par amour pour toi !
1. « Les miracles qui ont eu lieu chez vous ». « L'esprit souffle où il veut. Nul ne sait d'où il vient ni où il va » (Jn 3, 8). Le Saint-Esprit se nomme don, amour. Il donne, en suivant la sagesse éternelle et l'amour infini. Des miracles ont lieu là et pas ailleurs, des prières sont exaucées ici, et ne semblent pas l'être ailleurs... Nous, simples créatures, nous ne pouvons qu'adorer, souvent sans comprendre, ces lois de la Providence. Ce que dit l’Évangile, c'est que si nous sommes tous l'objet de la sollicitude du Père, et parfois de ses miracles, sollicitude et miracles ont pour objectif de nous ramener à Dieu.
2. « Tyr et Sidon se seraient repenties ». Que l'on soit l'objet d'un miracle ou d'une grâce particulière est loin d'être un signe de sainteté, mais au contraire un appel à la conversion, un appel à une plus grande intimité, une plus grande union avec Dieu. « Quand je serai élevé de terre, j'attirerai à moi tous les hommes » (Jn 12, 32). Et nous répondons à cet appel, avec la grâce de l'Esprit Saint, en quittant ce qui nous éloigne de Dieu. Cela est souvent difficile comme l'est sûrement pour les habitants d'une ville de s'asseoir « sous le sac et dans la cendre ».
Mais, « tu seras élevée jusqu'au ciel ! » Voilà pour quel indicible bienfait, Dieu veut nous ramener à lui ! En chemin de conversion, nous pouvons dire avec saint Paul : « Il n'y a pas de commune mesure entre les souffrances de la vie présente et la gloire que Dieu veut révéler en nous » (Saint Paul aux Romains 8, 18).
3. « Qui vous écoute m'écoute, qui vous rejette me rejette ». Jésus envoie en mission ses 72 disciples. Cette phrase est la dernière qu'il leur dit avant leur départ. Elle est leur dernier encouragement. Jésus les assure de son union profonde avec eux. Il les confirme en leur disant que leur mission vient de Dieu : je vous envoie comme je suis envoyé par mon Père, notre Père qui est aux cieux.