Puis il leur dit : « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui refusera de croire sera condamné.
Voici les signes qui accompagneront ceux qui deviendront croyants : en mon nom, ils expulseront les démons ; ils parleront en langues nouvelles ; ils prendront des serpents dans leurs mains et, s’ils boivent un poison mortel, il ne leur fera pas de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et les malades s’en trouveront bien. »
Seigneur, envoie-moi ton esprit pour accueillir ta parole afin qu’elle porte son fruit en moi.
1. En ce jour où l’Église fête la conversion de saint Paul, l’Église fête la toute-puissance de la miséricorde de Dieu. N’a-t-il pas fait du pire ennemi de l’Église l’un de ses plus grands apôtres ? Cet exemple qui parvient jusqu’à nous grâce au récit de sa conversion que nous rapporte les actes des apôtres (Ac 22, 3-16 ou Ac 9, 1-22) peut susciter en nous une grande espérance et une plus grande confiance en Dieu. C’est Dieu qui nous a choisis tels que nous sommes, avec nos erreurs passées ou présentes pour faire de nous ses disciples. « C’est moi qui vous ai choisis du milieu du monde, afin que vous alliez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure, dit le Seigneur » (Jn 15, 16). Saint Paul a fait l’expérience de la miséricorde de Dieu, c’est-à-dire de ce Dieu qui se donne gratuitement, sans garder rancœur du mal qu’on a pu lui faire. Saint Paul témoigne aussi du chamboulement, de la transformation que ce don total de Dieu opère en lui. C’est un amour qui le saisit et oriente toute sa vie. La miséricorde de Dieu non seulement lui pardonne ses fautes, dévoile la vérité sur sa vie et sur lui-même mais donne aussi à saint Paul une nouvelle vie, une nouvelle façon de vivre qui lui fera dire « Ce n’est plus moi qui vit en moi c’est le Christ qui vit en moi » (Ga 2, 20).
2. Saint Paul est juif et il a reçu « une éducation strictement conforme à la Loi de nos pères », comme nous le rapporte les actes des Apôtres. Sa rencontre avec le Christ va bouger tous ses repères. Lui qui cherchait le salut en appliquant la loi de ses pères, découvre la primauté de la grâce avec Jésus-Christ. C’est lui qui sauve, qui nous justifie et qui fait de nous des fils et non pas l’observance de la loi. C’est ce que nous transmet l’Évangile d’aujourd’hui par ces mots : « Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé » (Mc 16, 16). Suis-je conscient de cet acte infini de miséricorde de Dieu qui s’est déployé d’une grande force le jour de mon baptême ? Suis-je conscient du trésor que j’ai reçu gratuitement qui fait de moi un invité au festin du royaume des cieux ? Saint Paul avec la passion, le zèle et la radicalité qui le caractérise a répondu de tout son être à l’amour du Christ. Comment est-ce que je veux lui répondre ? Comment est-ce que je laisse au Christ la primauté dans ma vie, dans mes actions, dans mes projets, dans mes relations, dans mes efforts, dans mon travail ? Trop souvent nous ne comptons que sur nos propres forces. Demandons à Dieu la force de croire davantage en l’efficacité de sa grâce, de son action en nous et dans notre vie pour mieux accompagner l’œuvre de l’Esprit Saint en nous. Alors nous aussi nous serons capables de témoigner de la toute-puissance de l’amour de Dieu au-delà de tous les obstacles que nous rencontrerons dans notre vie, comme nous le dit la fin de l’Évangile d’aujourd’hui.