Et celui qui vous donnera un verre d’eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense. « Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’on le jette à la mer.
Et si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la. Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux mains, là où le feu ne s’éteint pas.
Si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le. Mieux vaut pour toi entrer estropié dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux pieds. Si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le. Mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux yeux, là où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas. Chacun sera salé au feu.
C’est une bonne chose que le sel ; mais s’il cesse d’être du sel, avec quoi allez-vous lui rendre sa saveur ? Ayez du sel en vous-mêmes, et vivez en paix entre vous. »
« Détourne ta face de mes fautes, enlève tous mes péchés. Crée en moi un coeur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit. Ne me chasse pas loin de ta face, ne me reprends pas ton esprit saint. Rends-moi la joie d'être sauvé ; que l'esprit généreux me soutienne. Aux pécheurs, j'enseignerai tes chemins ; vers toi, reviendront les égarés. Libère-moi du sang versé, Dieu, mon Dieu sauveur, et ma langue acclamera ta justice. Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche annoncera ta louange » (Psaume 50, 11).
1. Le Seigneur Jésus dans ce texte de l’Évangile de saint Marc nous fait comprendre que la vie spirituelle et la recherche de Dieu ne sont pas un fleuve tranquille. Pour suivre le Christ, il faut engager un combat contre certaines choses dans notre personne et dans notre vie qui peuvent nous faire obstacle. Autant nous avons des habitudes en nous qui nous tirent vers le haut, des vertus, qui nous mènent vers ce qui est bon, beau et vrai et donc vers Dieu mais nous avons aussi des habitudes qui nous entraînent à choisir ce qu’il y de mauvais à cause de certains appétits déréglés que l’on appelle des vices. Par ces images percutantes d’amputation des membres du corps, le Christ nous fait comprendre que nos vertus et nos vices, une fois formés en nous par la répétition d’actes et de choix libres, deviennent profondément ancrés de telle façon qu’il n’est pas facile de les perdre. Cela est une bonne nouvelle en ce qui concerne nos vertus mais une mauvaise nouvelle en ce qui concernent nos vices.
2. Pour éradiquer le vice dans notre vie, il faut déjà pouvoir l’identifier. Le Catéchisme de l’Église catholique (n° 1866) nous parle de sept vices principaux ou péchés capitaux qui sont à la racine de toutes nos déviances et qui peuvent faire l'objet d'un examen de conscience. Ils sont tous une tentation à remplacer l'amour de Dieu et du prochain par un autre bien. Ce sont différentes formes d'idolâtrie ou d'amour de soi devenues égoïstes : l’orgueil qui est d’attribuer une trop grande importance à ses mérites et à ses qualités au point de mépriser les autres, se croire supérieur aux autres, ou être obstiné dans ses opinions et oublier que toute qualité provient de Dieu ; la colère qui est le recours à la haine et la violence en pensées, en paroles ou en actes ; l’envie et la jalousie qui sont la tristesse devant le bien d’autrui au point de cultiver un désir désordonné de se l’approprier pour soi de manière licite ou illicite ; l’avarice qui est la recherche désordonnée des biens matériels au point d’en faire la condition de notre bonheur ; la paresse ou l'acédie qui est la tristesse devant le bien à accomplir et qui nous mène à négliger de faire le bien ; la gourmandise qui est une recherche excessive du plaisir dans la nourriture au point de nuire à sa santé physique et spirituelle ; la luxure qui est la recherche désordonnée du plaisir sexuel.
3. Que faire si nous remarquons que nous avons développé un vice ? Le Christ nous dit qu’il faut prendre une décision radicale de déraciner ce vice en nous. Il faut déjà le porter à la prière pour demander au Seigneur de nous guérir et de nous donner la force de prendre les moyens de le combattre. Il faut aussi petit à petit redonner à l'amour de Dieu et du prochain la première place dans notre coeur en renonçant au bien que je cherche d'une façon désordonnée, surtout par le jeûne. L'aide d'un directeur spirituel peut beaucoup aider à discerner comment mettre en place ce jeûne. Ce renoncement sera peut-être difficile au début. On aura presque l'impression de se nuire à soi-même, comme dans l'image de l'amputation, mais le résultat sera une plus grande joie et une plus grande paix et liberté. Nous ne serons plus esclaves de notre vice et nous serons libres d'aller vers Dieu et notre prochain.