Certains parlaient du Temple, admirant la beauté des pierres et les dons des fidèles. Jésus leur dit : « Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n'en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit. » Ils lui demandèrent : « Maître, quand cela arrivera-t-il, et quel sera le signe que cela va se réaliser ? » Jésus répondit : « Prenez garde de ne pas vous laisser égarer, car beaucoup viendront sous mon nom en disant : 'C'est moi', ou encore : 'Le moment est tout proche.' Ne marchez pas derrière eux ! Quand vous entendrez parler de guerres et de soulèvements, ne vous effrayez pas : il faut que cela arrive d'abord, mais ce ne sera pas tout de suite la fin. »
Alors Jésus ajouta : « On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume. Il y aura de grands tremblements de terre, et çà et là des épidémies de peste et des famines ; des faits terrifiants surviendront, et de grands signes dans le ciel. »
Mon Dieu, tu es mon Roi et tu viens à moi en cet instant. C’est ce même désir qui te porte à venir vers moi dans l’Eucharistie et, en ce moment de prière, tu viens me nourrir par ta parole.
1. Ce passage de l’Évangile est assez confus, car il mélange quatre événements différents et, en même temps, intimement liés : la mort de Jésus, dont la passion commence juste au chapitre suivant, la destruction du temple de Jérusalem, la venue de Christ dans sa gloire et la fin des temps. Le Christ dit « Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n'en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit ». Cette phrase, prise dans son contexte, concerne le temple, cependant par sa deuxième réponse, Jésus veut nous montrer qu’elle ne s’applique pas seulement à la réalité du temple, mais qu’elle s’étend à d’autres réalités. Cette phrase fut prophétique pour Jésus qui est mort sur la croix, lui, le véritable temple de Dieu étant l’Emmanuel, c'est-à-dire « Dieu avec nous » ; elle le fut aussi pour le temple de Jérusalem détruit en 70, elle l’est aussi pour l’Église, véritable corps du Christ, qui, elle aussi, meurt pour ressusciter, elle l’est enfin pour ce monde, qui un jour touchera à sa fin pour renaître.
2. En reliant ces quatre réalités le Christ les subordonne à la première de toutes : sa mort sur la croix et sa Résurrection. Il nous dit de lire chacun des trois autres événements à la lumière de sa mort et de sa Résurrection. C’est la clé de lecture du chrétien. Il sait que sa vie, que l’Église et que l’histoire de l’humanité s’enracinent dans la vie du Christ, qui est passé par la mort mais qui l’a vaincue une fois pour toutes. Il n’a donc rien à craindre. C’est pour cela que le Christ répète « Ne vous effrayez pas ». Il ne veut pas que nous nous laissions surprendre par cette destruction, par cette expérience de la mort, à laquelle nous sommes tous confrontés dans notre propre histoire et dans celle de l’humanité. Jésus nous dit « Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n'en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit », puis plus loin au verset 28 « Quand cela commencera d’arriver, redressez- vous et relevez la tête, parce que votre délivrance est proche ». Nous savons que depuis la mort et la Résurrection du Christ, chaque expérience de destruction et de mort porte en elle une semence de vie et de salut pour l’humanité toute entière. Demandons-nous, aujourd’hui, dans notre vie, quel regard nous portons sur une situation difficile de notre vie, dans le monde ? Quels sentiments cela provoque en moi ? Sont-ils en accord avec ces paroles de Jésus? Comme le dit le psaume du jour « le Seigneur est roi ». Gardons dans notre cœur cette conviction de la force du Christ, qui a vaincu la mort ; ayons ce regard qui voit en profondeur au delà des apparences. Demandons à Jésus de fortifier notre espérance en lui, pour qu’elle soit notre arme, qui empêche la peur, l’inquiétude et le découragement de nous envahir !