Discours d'envoi en mission : proclamer la Bonne Nouvelle sans crainte

sam 15/07/2017
Fête du jour: 
Saint Bonaventure, évêque et docteur de l’Église

Chapitre d'Evangile:

Verset de début: 
24
Verset de fin: 
33
Evangile: 

En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Le disciple n’est pas au-dessus de son maître, ni le serviteur au-dessus de son seigneur. Il suffit que le disciple soit comme son maître, et le serviteur, comme son seigneur. Si les gens ont traité de Béelzéboul le maître de maison, ce sera bien pire pour ceux de sa maison. Ne craignez donc pas ces gens-là ; rien n’est voilé qui ne sera dévoilé, rien n’est caché qui ne sera connu. Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le en pleine lumière ; ce que vous entendez au creux de l’oreille, proclamez-le sur les toits. Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps. Deux moineaux ne sont-ils pas vendus pour un sou ? Or, pas un seul ne tombe à terre sans que votre Père le veuille. Quant à vous, même les cheveux de votre tête sont tous comptés. Soyez donc sans crainte : vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux. Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux. Mais celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est aux cieux. »

Prière: 

Vers toi, j'ai les yeux levés, vers toi qui es au ciel. Comme les yeux de l'esclave vers la main de son maître, comme les yeux de la servante vers la main de sa maîtresse, mes yeux, levés vers toi, attendent ton amour (cf. Ps 122, 1-2).

Demande: 
Me réjouir d’être disciple et servant.
Points de réflexion: 

1. Qu’est-ce qu’être serviteur de Dieu ? Le mot « servant » est dur à nos oreilles. Pour nous, il signifie se laisser diriger par quelqu’un d’autre, perdre notre liberté souveraine. Nous oublions pourtant que servir le Seigneur n’est pas uniquement notre choix à nous. Le Seigneur dit : « Voici mon serviteur que je soutiens, mon élu en qui mon âme se complaît. J'ai mis sur lui mon esprit. » (Is. 42, 1-2) Servir Dieu, donc, c'est être soutenu par lui, être élu par lui, et recevoir son Esprit. Notre servitude à Dieu est également sa servitude à nous. Est-ce que j’accepte la servitude de Dieu envers moi ? Est-ce que je reconnais sa présence dans ma vie ? Est-ce que je le bénis pour son amour envers moi ?

2. Non serviam, je ne servirai pas. Selon le poète anglais Milton, c’est le cri de révolte de l’ange déchu, Lucifer devenu Belzébul. Pourquoi le refus d’être serviteur d’un Maître si bon ? Le livre d’Enoch raconte que ce premier non serviam naît de l’orgueil. Lucifer, le plus beau des anges, se vante de sa propre gloire. Nos refus de servir Dieu poussent de la même racine. Quand Dieu est exclu de notre existence, quand nous gardons même un petit recoin où nous seuls sommes maîtres, là, nous disons tout bas non serviam. Où suis-je encore maître de ma vie ? Où est-ce que je refuse ta présence ?

3. Notre travail spirituel consiste à laisser Dieu habiter ces recoins. Pour servir pleinement, il faut continuellement recevoir notre vie de lui. Notre cœur de serviteur doit rester comme les yeux de l'esclave vers la main de son maître, attendant son amour (cf. Ps 122, 1-2).

Dialogue: 
« Une âme qui discute avec son moi, qui s’occupe de ses sensibilités, poursuit une pensée inutile, un désir quelconque, cette âme disperse ses forces, elle n’est pas tout ordonnée à Dieu. L’âme qui se garde encore quelque chose en son royaume intérieur, (…) ne peut être une parfaite louange de gloire » (sainte Elisabeth de la Trinité, Souvenirs pp 343-344). Seigneur, je te cède ceux que je garde dans mon Royaume intérieur. Assiège mon cœur afin que tout ce qui est à moi soit à toi, car ce jour-là, tout ce qui est à toi sera aussi à moi.
Résolution: 
Dans un désaccord avec mon prochain, renoncer à ma volonté propre en l'offrant au Seigneur afin d'être toujours plus son serviteur.

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