Jésus s'était arrêté dans la plaine, et la foule l'entourait. Regardant alors ses disciples, Jésus dit : « Heureux, vous les pauvres : le royaume de Dieu est à vous !
Heureux, vous qui avez faim maintenant : vous serez rassasiés !
Heureux, vous qui pleurez maintenant : vous rirez !
Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous repoussent, quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable, à cause du Fils de l'homme.
Ce jour-là, soyez heureux et sautez de joie, car votre récompense est grande dans le ciel : c'est ainsi que leurs pères traitaient les prophètes.
Mais malheureux, vous les riches : vous avez votre consolation !
Malheureux, vous qui êtes repus maintenant : vous aurez faim ! Malheureux, vous qui riez maintenant : vous serez dans le deuil et vous pleurerez !
Malheureux êtes-vous quand tous les hommes disent du bien de vous : c'est ainsi que leurs pères traitaient les faux prophètes.
Viens Esprit-Saint, viens illuminer mon intelligence, viens guider mon esprit, viens réchauffer mon cœur ! Sans toi je ne peux connaître la vérité, je ne peux comprendre ce que Jésus me demande, sans Toi je n’ai pas la force de suivre le chemin des disciples de Jésus.
1. Les Béatitudes, un des textes les plus connus de l’Evangile, ont un premier sens qui ressort clairement des paroles de Jésus : ceux qui savent se détacher des choses de ce monde et être fidèles à Jésus même devant l’opposition et la persécution, seront récompensés au Ciel, et peuvent commencer à se réjouir de la gloire qui les attend. Ceci est un des principes de base du christianisme : la vraie vie n’est pas celle que nous vivons sur la terre, mais celle que nous auront au Ciel. Le bonheur parfait n’est pas possible ici-bas, mais seulement au Paradis. Cette terre n’est pas notre vraie maison, nous sommes en voyage vers l’éternité, avec toutes les incommodités d’un voyage. Rappelons-nous ce que disait Marie à Ste Bernadette Soubirous : « Je ne te promets pas le bonheur dans ce monde, mais dans l’autre ».
2. Les Béatitudes sont à double sens : si ceux qui souffrent maintenant connaîtront la gloire, ceux qui profitent des plaisirs de la vie maintenant devront souffrir à leur tour. Nous pouvons nous rappeler la parabole du riche et du pauvre Lazare. Ce dont Jésus nous met en garde ici n’est pas le fait de posséder des biens, de savoir rire, ou de savoir bien manger ; mais le fait de faire passer ces choses-là devant l’amour de Dieu et de notre prochain. Ce que dénonce au fond Jésus, c’est le manque de justice dans l’usage que nous faisons dans notre vie et de nos biens. Nous ne pouvons pas obtenir et profiter des choses de ce monde quand cela est contraire à la justice, envers Dieu, les autres, et envers notre propre nature humaine. Ceux qui vivent et agissent contre la justice peuvent croire être plus malins que les autres, et mieux profiter de la vie. Mais toute faute contre la justice doit se payer un jour. Il y aura une réparation, qui ne se fera pas sans souffrances. Et il vaut mieux réparer pendant cette vie, en se repentant, que de le faire pendant la vie éternelle.
3. Ce passage de l’Evangile nous révèle aussi, de manière plus discrète, une réalité sur la vie humaine : ici-bas la joie et la douleur seront toujours mêlées de manière inextricable. Les vrais moments de bonheur et de joie seront toujours accompagnés de douleurs et de souffrances. Les deux vont ensemble. Si l’on cherche à éviter à tout prix toute douleur et toute souffrance, nous ne goûterons jamais à la vraie joie sur cette terre, notre cœur sera toujours inquiet de ce que qui peut arriver ; à vouloir satisfaire tous nos désirs nous en créerons toujours de nouveau et nous resterons encore et encore insatisfaits. En réalité ces béatitudes se vivent déjà sur la terre : ceux qui savent renoncer à eux-mêmes, avec toutes les douleurs que cela implique, trouveront la vraie joie de l’amour et du don ; tandis que ceux qui voudront toujours plus pour eux-mêmes, ne trouveront que le malheur de l’égoïsme, de l’insatisfaction du cœur, et de la solitude.