Vous avez appris qu’il a été dit : Œil pour œil, et dent pour dent. Eh bien ! Moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre.
Et si quelqu’un veut te poursuivre en justice et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui.
À qui te demande, donne ; à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos !
« Pour faire à chaque instant le bien, pour vaincre les tentations, pratiquer les vertus, bref pour observer les commandements et conseils divins, il ne suffit pas des lumières reçues, ni des réflexions faites et des résolutions prises, mais il y faut de plus le secours actuel de Dieu » (Saint Alphonse-Marie de Liguori). « Ma vie vaudra ce que vaudra mon oraison » (Marthe Robin). Avec ces deux citations je voudrais inviter chacun à entamer maintenant une vraie conversation avec Dieu, dans la simplicité avec laquelle les disciples parlaient avec lui. Faisons oraison, ou plutôt, laissons Jésus prier le Père en nous.
Jésus, tu me connais et tu sais à quel point il m’est difficile de t’aimer chaque jour comme toi tu nous as aimés, et d’aimer mon prochain. Pour cela je viens à toi et je veux te demander, Seigneur, envoie-moi ton Saint Esprit ! Agis dans ma vie ! Prends possession de mon cœur !
1. « Moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre ». Il peut sembler que Jésus nous demande ici de nous « faire marcher dessus » et de rechercher l’humiliation. Bien méditer le scandale de la croix peut nous aider à mieux comprendre ce que Dieu veut de nous. Notre Seigneur parlait ainsi de sa Passion : « Je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau. Nul ne peut me l’enlever : je la donne de moi-même » (Jn 10, 17). C’est lui qui prend l’initiative. Il n’est qu’amour et ne cherche qu’une chose, donner et se donner. Et si nous faisons attention à l’Évangile d’aujourd’hui, c’est à cela qu’il nous invite. « Tends-lui », « laisse-lui », « fais », « donne ». Voilà ce à quoi le Christ nous appelle, lui qui n’a pas subi sa Passion, mais s’est donné à nous, jusqu’à la dernière goutte de sang.
2. Il veut que nous aimions comme lui a aimé. Dante décrivait un tel amour comme « l'amour qui ne permet point à l'aimé de ne pas aimer ». Car Jésus sait à quel point c’est en donnant que nous trouverons le bonheur. Mais, me direz-vous, instinctivement, nous préférons tant la facilité de penser à nous-mêmes, sans nous préoccuper des autres ! Mais n’est-ce donc pas précisément pour cette raison que Jésus nous assura le Jeudi Saint « Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous» et qu’avant de monter au ciel il nous dit « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » ?