Quelques sadducéens – ceux qui soutiennent qu’il n’y a pas de résurrection – s’approchèrent de Jésus et l’interrogèrent : « Maître, Moïse nous a prescrit : Si un homme a un frère qui meurt en laissant une épouse mais pas d’enfant, il doit épouser la veuve pour susciter une descendance à son frère.
Or, il y avait sept frères : le premier se maria et mourut sans enfant ; de même le deuxième, puis le troisième épousèrent la veuve, et ainsi tous les sept : ils moururent sans laisser d’enfants. Finalement la femme mourut aussi. Eh bien, à la résurrection, cette femme-là, duquel d’entre eux sera-t-elle l’épouse, puisque les sept l’ont eue pour épouse ? » Jésus leur répondit : « Les enfants de ce monde prennent femme et mari. Mais ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts ne prennent ni femme ni mari, car ils ne peuvent plus mourir : ils sont semblables aux anges, ils sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection.
Que les morts ressuscitent, Moïse lui-même le fait comprendre dans le récit du buisson ardent, quand il appelle le Seigneur le Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob. Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Tous, en effet, vivent pour lui. » Alors certains scribes prirent la parole pour dire : « Maître, tu as bien parlé. » Et ils n’osaient plus l’interroger sur quoi que ce soit.
Seigneur, tu nous dis dans l’Évangile de saint Jean au chapitre 17 que la vie éternelle est de connaître ton Père et celui qu’il a envoyé, Jésus-Christ. Je veux profiter de ce moment de prière pour entrer dans cette vie éternelle que tu veux m’offrir même dès ici-bas en te connaissant et en t’aimant encore plus. Tu dis, dans ce même texte, que ton plus grand désir est de me donner ta joie et que j’en sois comblé. Emplis-moi, Seigneur, de ta joie et de ton espérance durant cette prière.
1. Les sadducéens cherchent à tendre un piège à Jésus. Ils ne croyaient pas à une vie après la mort, ni à la résurrection. Ils partent d’une casuistique assez hypothétique d’une femme qui aurait contracté un mariage avec sept hommes, chacun mourant à son tour la laissant veuve et libre de se remarier. De qui sera-t-elle l’épouse le jour de la résurrection ? Cette femme se retrouverait donc au paradis avec sept maris, une situation qui ne serait pas du tout en conformité avec la loi de Dieu. Jésus avait pressenti leur question trompeuse mais au lieu de les renvoyer il profite de leurs interrogations pour nous dire quelque chose d’important sur la vie éternelle.
2. En disant que les liens de mariage ne perdureront pas au-delà du seuil de la mort et que l’homme et la femme mariés ne seront plus mariés au paradis, Jésus nous fait comprendre que la vie éternelle n’est pas simplement une prolongation de notre vie terrestre à l’infini. La vie éternelle ne sera pas comme notre vie ici sur terre. Nous allons recevoir une vie nouvelle. Quand nous constatons les limites de cette vie dans sa capacité de nous combler et de nous épanouir, cela est une bonne nouvelle. Si nous ne sommes pas pleinement heureux dans ce monde, s’il nous manque quelque chose dans cette vie, l’amour, la santé, la paix dans nos relations avec Dieu ou les autres ou si nous avons vécu des moments d’échecs, de souffrances, de chute dans le péché tout n’est pas perdu. Sauvés par lui de la mort, pardonnés par lui de nos péchés, nous avons l’espérance d’une vie nouvelle, d’une vie meilleure dans l’au-delà avec le Seigneur.
3. Pour ceux qui vivent des relations matrimoniales plutôt heureuses, cette affirmation de Jésus est plutôt triste. Comment cet engagement du mariage qui m’a apporté tant de bonheur ne peut-il pas continuer au-delà de la mort ? Je veux être avec mon ou ma chérie pour toujours ! La non-existence des liens du mariage au paradis ne signale pas la fin de toute relation avec ceux que nous avons aimés. C’est tout le contraire. Le Christ nous annonce que notre lien avec Dieu trouvera une telle plénitude d’amour que toutes nos relations au ciel avec nos amis, nos familles, notre conjoint en seront transformées et portées à leur plénitude même au-delà de ce que peut nous apporter aujourd’hui le sacrement du mariage ou les liens de l’amitié. Il y a une communion, une relation d’amour encore plus grande et plus belle qui nous attend entre nous et Dieu et dans nos relations humaines avec notre conjoint, nos familles, nos amis. Ce ne sera ni l’expérience d’être englouti dans un amour collectif au point de perdre notre identité personnelle, ni l’expérience d’être fixé dans une relation d’amour personnelle avec Dieu qui exclura entièrement les autres comme si nous étions en train de regarder un écran de télé. Jésus ne nous parle pas beaucoup de cette nouvelle vie. Nous touchons là le grand mystère de notre participation à la communion trinitaire du Père, du Fils et du Saint Esprit.