Comme une grande foule se rassemblait, et que de chaque ville on venait vers Jésus, il dit dans une parabole : « Le semeur sortit pour semer la semence, et comme il semait, il en tomba au bord du chemin. Les passants la piétinèrent, et les oiseaux du ciel mangèrent tout.
Il en tomba aussi dans les pierres, elle poussa et elle sécha parce qu’elle n’avait pas d’humidité. Il en tomba aussi au milieu des ronces, et les ronces, en poussant avec elle, l’étouffèrent. Il en tomba enfin dans la bonne terre, elle poussa et elle donna du fruit au centuple. » Disant cela, il éleva la voix : « Celui qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende ! » Ses disciples lui demandaient ce que signifiait cette parabole. Il leur déclara : « À vous il est donné de connaître les mystères du royaume de Dieu, mais les autres n’ont que les paraboles. Ainsi, comme il est écrit : Ils regardent sans regarder, ils entendent sans comprendre.
Voici ce que signifie la parabole. La semence, c’est la parole de Dieu. Il y a ceux qui sont au bord du chemin : ceux-là ont entendu ; puis le diable survient et il enlève de leur cœur la Parole, pour les empêcher de croire et d’être sauvés. Il y a ceux qui sont dans les pierres : lorsqu’ils entendent, ils accueillent la Parole avec joie ; mais ils n’ont pas de racines, ils croient pour un moment et, au moment de l’épreuve, ils abandonnent. Ce qui est tombé dans les ronces, ce sont les gens qui ont entendu, mais qui sont étouffés, chemin faisant, par les soucis, la richesse et les plaisirs de la vie, et ne parviennent pas à maturité. Et ce qui est tombé dans la bonne terre, ce sont les gens qui ont entendu la Parole dans un cœur bon et généreux, qui la retiennent et portent du fruit par leur persévérance.
Dieu notre Père, je me présente devant toi aujourd’hui avec un cœur plein de gratitude pour la foi que tu as semée dans le terroir de mon cœur. Je t’aime profondément et je veux mettre en toi tout mon espoir aujourd’hui.
1. Cette parabole du Seigneur nous fait comprendre que la vie spirituelle, la vie de communion avec Dieu, est un vrai combat. Autant nous pouvons faire alliance avec Dieu et comptez sur son assistance dans notre vie pour persévérer dans son amitié, autant il y a aussi un ennemi de notre âme qui ne regarde pas du tout d’un œil bienveillant notre communion avec Dieu et il cherche à tout prix à nous en priver en nous proposant des alternatives à Dieu, nos péchés. Satan a une jalousie terrible pour les hommes qui entrent en alliance avec le Seigneur parce que c’est justement ce qu’il a perdu en se rebellant contre Dieu. Saint Cyprien dans son œuvre « De Zelo et livore » nous explique que la motivation principale du tentateur au moment de la tentation d’Adam et Ève était la jalousie. Dieu vient semer en nous sa Parole et si souvent il est arrêté dans son élan par nos péchés qui nous font tourner le dos à sa grâce au moment même où nous la recevons. C’est le grain qui est tombé sur le bord du chemin. Ainsi que le commente le P. Pascal Ide dans son livre « Les sept péché capitaux » (Ed. Mame, 2002, p. 10), « nous éprouvons de grandes difficultés à distinguer notre péché. Nous ne le voyons plus ; ou nous le voyons trop ; ou nous ne le voyons pas où il est vraiment ». Demandons au Seigneur la grâce de voir notre péché et cherchons à nous en libérer par le sacrement de réconciliation.
2. Il y aussi la semence qui tombe dans les pierres. C’est la Parole de Dieu qui est accueillie aussitôt avec joie dans notre cœur mais qui reste à la surface de nous-mêmes. Tant que cette Parole est facile à vivre dans notre quotidien, on y tient beaucoup mais dès que les difficultés s’annoncent ou que la tentation se fait fortement sentir, on l’abandonne. C’est le danger de la superficialité dans notre vie spirituelle. Demandons au Seigneur que notre choix pour lui et pour le bien ne soit pas juste une question de convenances mais qu’elle soit vraiment une lumière qui nous accompagne dans les bons moments comme dans les moments difficiles.
3. La graine de la Parole de Dieu tombe parfois dans les ronces. Combien de fois nos cœurs sont-ils encombrés de soucis. Nous avons du mal à affronter notre journée avec confiance et sérénité. Nous nous demandons constamment à quelle sauce nous serons mangés aujourd’hui dans telle et telle rencontre ou dans tel ou tel projet. Nous oublions que notre futur est entre les mains du Seigneur et que nous pouvons nous abandonner dans ses mains pour trouver en lui la force et la confiance. Ce manque de confiance nous entraîne beaucoup de fatigue et quand nous vivons constamment dans l’inquiétude nous cherchons avidement la consolation et le réconfort ; mais où la trouvons-nous ? Nous nous accrochons parfois trop facilement aux richesses et aux plaisirs de la vie pour nous consoler et nous oublions le Seigneur qui est la source de toute paix et de toute consolation de l’âme. Que le Seigneur nous donne la sagesse de remettre entre ses mains notre journée et nos soucis et de trouver en lui notre force, notre confiance et notre consolation.