De grandes foules faisaient route avec Jésus ; il se retourna et leur dit : « Si quelqu'un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher derrière moi ne peut pas être mon disciple.
Quel est celui d'entre vous qui veut bâtir une tour, et qui ne commence pas par s'asseoir pour calculer la dépense et voir s'il a de quoi aller jusqu'au bout ? Car, s'il pose les fondations et ne peut pas achever, tous ceux qui le verront se moqueront de lui : 'Voilà un homme qui commence à bâtir et qui ne peut pas achever !' Et quel est le roi qui part en guerre contre un autre roi, et qui ne commence pas par s'asseoir pour voir s'il peut, avec dix mille hommes, affronter l'autre qui vient l'attaquer avec vingt mille ? S'il ne le peut pas, il envoie, pendant que l'autre est encore loin, une délégation pour demander la paix.
De même, celui d'entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple. »
Seigneur, apprends-moi à te faire confiance et à comprendre que, ce qui me rend malheureux, ce sont mes préoccupations, mes doutes et mon égoïsme. Prendre ma croix et suivre le Christ signifie mettre toute ma confiance en Dieu, croire qu’avec lui tout est possible et ne pas avoir peur de la souffrance qui me purifie et me rend plus semblable à lui.
1. Jésus est en route vers Jérusalem et l’évangéliste nous dit que « de grandes foules » l’accompagnaient. Il est conscient de sa mort prochaine – il l’a déjà annoncée à plusieurs reprises – et c’est dans cette intention qu’il se rapproche de Jérusalem. Cependant, il est aussi conscient que beaucoup de ceux qui le suivent ne sont là que pour les signes et les miracles. D'ailleurs, combien d’entre eux seront présents sur le chemin du calvaire ? Cela me donne l’occasion de me poser moi-même une question : Pourquoi est-ce que je suis le Christ ? Quand les difficultés s’approchent et que les circonstances ne me sont pas favorables, quelle est mon attitude ? Est-ce que je l’accompagne aussi dans ces moments-là ou bien suis-je tout simplement là quand tout va bien et que Dieu me bénit ? Jésus est très clair dans son enseignement et il nous donne les conditions pour être son disciple : « Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher à ma suite ne peut pas être mon disciple ».
2. Faut-il donc renoncer à tout ce que nous aimons et vivre une vie de sacrifice et de pénitence ? Cela vaut-il vraiment la peine d’être disciple du Christ ? Jésus m’appelle à la confiance et à l’abandon. Il veut que je mette en lui toutes mes sécurités et que je lui fasse confiance, car lui seul peut et veut me rendre heureux : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger » (Mat. 11, 28-30). Le disciple du Christ est heureux parce qu’il se sait accompagné par Jésus qui a vaincu le mal et le péché, qui est ressuscité et qui me promet le véritable bonheur. Il me dit qu’en le suivant et en renonçant à moi-même – c’est-à-dire en le choisissant lui – je serai véritablement heureux.
3. Bien souvent, nous nous comportons un peu comme des enfants et nous ne savons pas ce qui est bon pour nous. L’Évangile d’aujourd’hui nous invite à la confiance et à l’abandon total entre les mains de Dieu : « N’ayez pas peur… ouvrez grandes les portes de votre cœur… le Christ n’enlève rien, au contraire, il donne tout ! » (Benoit XVI, messe inaugurale de son pontificat).