Les Apôtres dirent au Seigneur : « Augmente en nous la foi ! » Le Seigneur répondit : « Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbre que voici : “Déracine-toi et va te planter dans la mer”, et il vous aurait obéi. « Lequel d’entre vous, quand son serviteur aura labouré ou gardé les bêtes, lui dira à son retour des champs : “Viens vite prendre place à table” ? Ne lui dira-t-il pas plutôt : “Prépare-moi à dîner, mets-toi en tenue pour me servir, le temps que je mange et boive. Ensuite tu mangeras et boiras à ton tour” ? Va-t-il être reconnaissant envers ce serviteur d’avoir exécuté ses ordres ? De même vous aussi, quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné, dites : “Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir.” »
Seigneur, je me présente devant toi sans la possibilité de te voir, de te toucher, de connaître ton visage. Aide-moi à te connaître, Seigneur. Remplis mon cœur de la véritable sagesse que toi seul peut donner, la connaissance de Dieu. Aide-moi à mieux voir qui tu es.
1. Nous pouvons diviser ce passage de l’Évangile de Luc en deux parties : la première nous parle de la foi, la deuxième est une petite parabole sur l’humilité. Les disciples demandent à Jésus d’augmenter leur foi et, comme pour leur confirmer l’importance de celle-ci, Jésus répond avec ces mots : « Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbre que voici : “Déracine-toi et va te planter dans la mer”, et il vous aurait obéi ». L’image est puissante, elle indique bien le pouvoir de cette foi en Dieu.
2. Mais ces œuvres extraordinaires que peut réaliser celui qui a la foi, ne risquent-t-elles pas de faire se gonfler d’orgueil celui par qui elles se réalisent ? Pour prévenir ce risque, Jésus ajoute alors une parabole, pour remettre chacun à sa juste place. Le travail que nous pouvons réaliser pour le Royaume de Dieu ne dépend pas avant tout de nous, mais de la grâce de Dieu. N’ayons pas la prétention de penser que ce que nous pouvons faire, Dieu n’aurait pas pu le réaliser sans nous.
3. Jésus nous a fait connaître Dieu comme un Père. Cette parabole peut nous sembler bien dure pour un Père qui aime ses enfants. Mais c’est en fait le contraire. L’amour que Dieu nous porte est inconditionnel. Qu’en serait-il si l’amour de Dieu dépendait de notre bon travail, de nos résultats, comme la prime d’un vendeur dépend de son chiffre d’affaires ? Que nous le méritions ou pas, Dieu nous aime. Les enfants n’ont rien fait pour mériter l’amour de leurs parents, qui pourtant les aiment. En réalité, dans cette parabole, nous pouvons aussi voir la miséricorde et l’amour inconditionnel de Dieu pour nous. Ne soyons donc pas choqués en lisant ces lignes, mais touchés par tout l’amour que nous recevons de Dieu.