Quelques jours plus tard, Jésus revint à Capharnaüm, et l’on apprit qu’il était à la maison. Tant de monde s’y rassembla qu’il n’y avait plus de place, pas même devant la porte, et il leur annonçait la Parole. Arrivent des gens qui lui amènent un paralysé, porté par quatre hommes. Comme ils ne peuvent l’approcher à cause de la foule, ils découvrent le toit au-dessus de lui, ils font une ouverture, et descendent le brancard sur lequel était couché le paralysé. Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : « Mon enfant, tes péchés sont pardonnés ». Or, il y avait quelques scribes, assis là, qui raisonnaient en eux-mêmes : « Pourquoi celui-là parle-t-il ainsi ? Il blasphème. Qui donc peut pardonner les péchés, sinon Dieu seul ? » Percevant aussitôt dans son esprit les raisonnements qu’ils se faisaient, Jésus leur dit : « Pourquoi tenez-vous de tels raisonnements ? Qu’est-ce qui est le plus facile ? Dire à ce paralysé : “Tes péchés sont pardonnés”, ou bien lui dire : “Lève-toi, prends ton brancard et marche” ? Eh bien ! Pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a autorité pour pardonner les péchés sur la terre… – Jésus s’adressa au paralysé – je te le dis, lève-toi, prends ton brancard, et rentre dans ta maison. » Il se leva, prit aussitôt son brancard, et sortit devant tout le monde. Tous étaient frappés de stupeur et rendaient gloire à Dieu, en disant : « Nous n’avons jamais rien vu de pareil ».
Dans la routine de la vie quotidienne, l’annonce d’une manifestation importante nous pousse à aller sur place pour assister et participer à l’évènement. Tout en étant curieux et impatients, nous sommes aussi habités par un esprit de contestation enraciné sur notre orgueil, notre égoïsme, notre réticence à nous ouvrir à l’avis de « la personne d’en face ».
1. « On apprit qu’il était à la maison ».
Le rassemblement des foules rend l’accès jusqu’à Jésus difficile. Quatre hommes veulent pourtant amener un paralytique auprès de ce prédicateur dont tout le monde parle, qui fait des merveilles et accomplit des miracles. Devant la maison de Pierre et André, à Capharnaüm, là où se trouvait Jésus, les porteurs défont le toit et descendent le paralytique. Jésus voit la foi des porteurs et répond à cette foi si généreuse. « Tes péchés sont pardonnés » dit-il au paralytique.
2. « Il y avait quelques scribes ».
Ceux-ci, connaissant la pratique de la loi, contestent intérieurement les actes et les paroles de Jésus et, en eux-mêmes, l’accusent de blasphème. Jésus lit dans les cœurs et saisit l’occasion d’affirmer son identité. Non, il ne blasphème pas. Pardonner les péchés lui est aussi facile que de demander au paralytique de prendre son grabat et de s’en aller chez lui. L’efficacité de ses paroles ne dépend pas de ce que l’intelligence ou les sens perçoivent, mais de la foi de ceux qui demandent.
3. « Est-il plus facile de dire : tes péchés sont pardonnés que de dire ‘lève-toi, prends ton brancard’ » ? Les arguments avancés par les scribes étaient justes. Dieu seul peut pardonner les péchés. Devant les scribes, Jésus guérit l’âme du pécheur et lui remet ses péchés. Cependant, la guérison que Jésus apporte au paralytique est la guérison de l’âme mais, pour les scribes, cette guérison qui fait disparaître le poids qui paralyse le pécheur n’est pas visible. Pourtant Jésus a admiré la foi des porteurs, il a entendu les réflexions muettes des scribes, il a vu le cœur du malade et il répond à l’attente de chacun. Il répond aux scribes, si fiers de leur savoir, en posant une question et donne immédiatement la réponse en faisant lever le malade qui emporte son grabat. Prononcer une parole d’ordre spirituel dont, humainement, on ne peut vérifier l’efficacité, est aussi facile que de faire marcher le paralytique. Le paralytique, tout joyeux, obéit à l’ordre de Jésus, et, voyant le malade obéir à Jésus, la foi des porteurs est récompensée.