Et Jésus, levant les yeux sur ses disciples, déclara : « Heureux, vous les pauvres, car le royaume de Dieu est à vous.
Heureux, vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés. Heureux, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez.
Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous excluent, quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable, à cause du Fils de l’homme.
Ce jour-là, réjouissez-vous, tressaillez de joie, car alors votre récompense est grande dans le ciel ; c’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les prophètes.
Mais quel malheur pour vous, les riches, car vous avez votre consolation !
Quel malheur pour vous qui êtes repus maintenant, car vous aurez faim ! Quel malheur pour vous qui riez maintenant, car vous serez dans le deuil et vous pleurerez !
Quel malheur pour vous lorsque tous les hommes disent du bien de vous ! C’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les faux prophètes.
Aujourd’hui la liturgie nous propose un texte central du message de Jésus, les Béatitudes. Seigneur, je me mets en ta présence, afin de mieux accueillir ta Parole de vie. Je viens vers toi aujourd’hui encore une fois, je prends le temps dans ma journée. J’ai besoin de te dédier un temps réel pour pouvoir ensuite vivre ma journée en union avec toi, sous ton regard. Je viens aussi pour t’adorer, te rendre gloire et pour m’offrir à toi.
1. « Et lui, levant les yeux sur ses disciples, disait… » Ce message est adressé directement aux disciples. Permettons que Jésus pose aussi sur nous ses yeux. Laissons-nous regarder par Jésus quand il prononce ses paroles. Quand quelqu’un nous interpelle à propos d’un sujet, nous pouvons dévier le regard. Nous sommes dérangés par le message, nous avons du mal à l’accueillir. En revanche, si, comme un enfant avec simplicité, nous nous laissons instruire, nous pouvons soutenir le regard de la personne qui nous parle. Sans être blessé, sinon en accueillant simplement, nous essayons de comprendre le trésor que l’autre veut nous transmettre.
2. L’évangéliste parle ici de situations concrètes : la richesse, la faim, la joie, qui engagent les dispositions intérieures et opposent l’esprit de ce monde à celui du Christ. Que dénonce-t-il comme esprit du monde ? Celui qui se sent maintenant comblé de joie, qui n’a pas faim de plus, qui n’a besoin de rien ni de personne.
3. Et en opposition qui est celui que Jésus appelle « bienheureux » ? Et pour quoi l’appelle-t-il bienheureux ? Celui qui a « faim maintenant, car il sera rassasié », « celui qui pleure maintenant, car il rira », « celui qui est haï, frappé car sa récompense sera grande dans les cieux ». Et de qui Jésus fait-il donc l’éloge ? De celui qui n’attend pas d’être comblé ici-bas et maintenant, de celui qui ne cherche pas à être rassasié de sa faim maintenant, de celui qui ne cherche pas la joie personnelle à tout prix et maintenant. Il appelle « bienheureux » celui qui espère toujours plus, qui sait que la perfection n’est pas de ce monde, mais pour qui ceci n’empêche pas d’y croire et de vouloir l’atteindre un jour. Et Jésus promet que ce jour viendra, mais au ciel ; même si nous avons sur la terre des prémices de cette plénitude à laquelle nous sommes appelés, nous, chrétiens, savons que cette plénitude définitive ne se trouve pas dans ce monde. Nous nous y préparons, en la désirant de plus en plus, en cherchant maintenant à vivre selon l’esprit du Christ.