Jésus quitta le territoire de Tyr ; passant par Sidon, il prit la direction de la mer de Galilée et alla en plein territoire de la Décapole. Des gens lui amènent un sourd qui avait aussi de la difficulté à parler et supplient Jésus de poser la main sur lui. Jésus l’emmena à l’écart, loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, et, avec sa salive, lui toucha la langue. Puis, les yeux levés au ciel, il soupira et lui dit : « Effata ! », c’est-à-dire : « Ouvre-toi ! » Ses oreilles s’ouvrirent ; sa langue se délia, et il parlait correctement. Alors Jésus leur ordonna de n’en rien dire à personne ; mais plus il leur donnait cet ordre, plus ceux-ci le proclamaient. Extrêmement frappés, ils disaient : « Il a bien fait toutes choses : il fait entendre les sourds et parler les muets. »
« Seigneur, ouvre mes lèvres et ma bouche proclamera ta louange » (Psaume 51, 17).
1. « Il lui mit ses doigts dans les oreilles et avec sa salive lui toucha la langue ».
Les oreilles du sourd ont besoin des doigts du Christ pour être guéries. La langue du muet a besoin de la salive du Christ pour être guérie. Le contact physique avec le Christ prend une valeur spirituelle : le salut passe par le corps du Christ. Ce miracle préfigure celui que nous espérons avec saint Paul : « Nous attendons ardemment, comme Sauveur, le Seigneur Jésus-Christ, qui transfigurera notre corps de misère pour le conformer à son corps de gloire, avec cette force qu'il a de pouvoir même se soumettre toutes choses » (Philippiens 3, 20-21).
2. « Levant les yeux au ciel, il poussa un gémissement ».
Jésus est notre maître et notre modèle à imiter. Par un signe sensible, Jésus nous montre qu'il se tourne vers son Père. Le gémissement nous montre la présence de l'Esprit Saint : « L'Esprit-Saint lui-même intercède pour nous en des gémissements ineffables » (Rm 8, 26). Toute la Trinité est présente, penchée avec tendresse sur cet homme. Et nous nous souvenons avec une humble reconnaissance que le Père ne refuse jamais l'Esprit-Saint à ceux qui le lui demandent (Cf. Lc 11, 13).
3. La langue est la pire et la meilleure des choses.
La manière dont il l'utilise met l'homme face à sa responsabilité. Dieu n'enferme pas l'homme. En le guérissant, il le rend pleinement homme. À lui d'utiliser ce qui lui est donné pour la gloire de Dieu. Comment utiliser notre langue pour la gloire de Dieu ? En mettant un frein sur notre langue pour éviter médisances, calomnies, mensonges. En chantant les merveilles de Dieu ou en imitant le serviteur de Yahvé : « L'Éternel m'a donné une langue exercée, pour que je sache soutenir par la parole celui qui est abattu ; il éveille, chaque matin, il éveille mon oreille, pour que j'écoute comme écoutent des disciples ». (Is 50, 4).