Les disciples qui rentraient d'Emmaüs racontaient aux onze Apôtres et à leurs compagnons ce qui s'était passé sur la route, et comment ils l'avaient reconnu quand il avait rompu le pain.
Comme ils en parlaient encore, lui-même était là au milieu d'eux, et il leur dit : « La paix soit avec vous ! »
Frappés de stupeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit.
Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ? Et pourquoi ces pensées qui surgissent en vous ? Voyez mes mains et mes pieds : c'est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n'a pas de chair ni d'os, et vous constatez que j'en ai. »
Après cette parole, il leur montra ses mains et ses pieds.
Dans leur joie, ils n'osaient pas encore y croire, et restaient saisis d'étonnement. Jésus leur dit : « Avez-vous ici quelque chose à manger ? »
Ils lui offrirent un morceau de poisson grillé.
Il le prit et le mangea devant eux.
Puis il déclara : « Rappelez-vous les paroles que je vous ai dites quand j'étais encore avec vous : Il fallait que s'accomplisse tout ce qui a été écrit de moi dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes. »
Alors il leur ouvrit l'esprit à l'intelligence des Écritures.
Il conclut : « C'est bien ce qui était annoncé par l'Écriture : les souffrances du Messie, sa résurrection d'entre les morts le troisième jour, et la conversion proclamée en son nom pour le pardon des péchés à toutes les nations, en commençant par Jérusalem.
C'est vous qui en êtes les témoins. »
La foi en la Résurrection du Christ est basée sur un fait réel et non sur un mythe : elle concerne toute l’histoire du salut et même toute l’histoire de l’humanité.
1. Les portes étaient fermées mais il se tint au milieu d’eux et leur dit : « Paix à vous ! » Depuis qu’ils avaient trouvé le tombeau vide, les apôtres, terrorisés, avaient fermé toutes les issues du Cénacle où ils s’étaient réfugiés. Ils avaient peur que les juifs ne viennent les arrêter, les juger et les mettre à mort. Et, subitement, ils entendent ton souhait de paix. Ils étaient déjà très inquiets et maintenant, au comble de l’effroi, ils n’arrivent pas identifier ce qu’ils voient : un esprit ? un fantôme ?
Tu veux les calmer, les apaiser. Pourquoi tout ce trouble ? De quoi êtes-vous inquiets ? Tu savais que tu allais les effrayer. Pourtant, plusieurs fois, avant ta Passion, tu les avais avertis que tu ressusciterais. Mais, là, devant toi, ils sont complètement désemparés et dépassés. Tu veux qu’ils te reconnaissent, qu’ils comprennent que c’est toi, leur ami, celui avec lequel ils ont passé trois années. Tu leur montres ton visage, ces traits qu’ils connaissent bien, cette voix qu’ils ont si souvent entendue. Puis tu leur montres tes mains et tes pieds avec les traces des clous ; c’est bien toi, c’est bien celui qui a été crucifié et mis au tombeau. Tu veux être reconnu comme vivant, comme le vivant. Tu ne veux pas qu’ils te prennent pour un fantôme.
Tu ne veux pas qu’ils aient peur. Tu leur parles comme un ami parle à ses amis, tu veux qu’ils retrouvent la paix. Pour les rassurer tu vas leur demander s’ils ont quelque chose à manger et tu manges avec eux. Mais, en même temps, tu veux ouvrir leur intelligence.
2. Il y a résurrection et résurrection. Tes plaies sont, pour eux, des preuves irréfutables et ils parviennent à croire que tu es sorti vivant du tombeau. Mais pourtant, cette présence n’est pas normale. Leur raison est dépassée. Ils sont perplexes et se souviennent que tu leur avais parlé de ta Résurrection, le troisième jour, mais ils ont peur de t’interroger.
Comme les disciples, les apôtres ont vu ceux que tu as ressuscités : ils les ont vus revenir miraculeusement à la vie et reprendre leurs activités normales, avec le cours du temps. Là, c’était une résurrection terrestre, mais, la résurrection de Lazare, par exemple, n’a pas empêché qu’il meurt vraiment comme tous les autres : sa résurrection n’était pas une victoire sur la mort.
Tandis que toi, alors que tout est fermé, tu es entré. Pour eux, ta résurrection est un événement unique, « du jamais vu » ! Celui qui est là c’est le Christ mais, en même temps, ce n’est pas lui, il est comme « transformé » !
3. Alors il leur ouvrit l’esprit à l’intelligence des Écritures. Commence alors à se déclencher en eux une nouvelle capacité de découverte, d’intelligence et de foi. Ta Résurrection est la nouvelle Pâque que l’ancienne Pâque préfigurait et annonçait. Les Écritures de l’Ancien Testament avaient déjà annoncé les événements des derniers temps.
Maintenant, tu expliques et confirmes qu’il fallait qu’elles s’accomplissent pour que la miséricorde divine puisse se manifester et que la rémission des péchés soit proclamée dans le monde entier, pour ceux qui se convertiraient « à commencer par Jérusalem ».