En ce temps-là, Jésus gravit la montagne, et il appela ceux qu’il voulait. Ils vinrent auprès de lui, et il en institua douze pour qu’ils soient avec lui et pour les envoyer proclamer la Bonne Nouvelle avec le pouvoir d’expulser les démons.
Donc, il établit les Douze : Pierre – c’est le nom qu’il donna à Simon –, Jacques, fils de Zébédée, et Jean, le frère de Jacques – il leur donna le nom de « Boanerguès », c’est-à-dire : « Fils du tonnerre » –, André, Philippe, Barthélemy, Matthieu, Thomas, Jacques, fils d’Alphée, Thaddée, Simon le Zélote, et Judas Iscariote, celui-là même qui le livra.
« Dieu, donne au roi tes pouvoirs, à ce fils de roi ta justice. Qu'il gouverne ton peuple avec justice, qu'il fasse droit aux malheureux ! Montagnes, portez au peuple la paix, collines, portez-lui la justice ! Qu'il fasse droit aux malheureux de son peuple, qu'il sauve les pauvres gens, qu'il écrase l'oppresseur ! Qu'il dure sous le soleil et la lune de génération en génération ! Qu'il descende comme la pluie sur les regains, une pluie qui pénètre la terre. En ces jours-là, fleurira la justice, grande paix jusqu'à la fin des lunes ! Qu'il domine de la mer à la mer, et du Fleuve jusqu'au bout de la terre ! Des peuplades s'inclineront devant lui, ses ennemis lècheront la poussière » (Psaume 71, 1-9).
1. « Il appela ceux qu’il voulait… » pour qu’ils soient avec lui.
« Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis, afin que vous alliez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure » (Jn 15, 16). Cette parole de Jésus rappelle aux disciples l’origine de leur vocation : l’amour ardent et gratuit du divin cœur de Jésus. Il leur suffisait d’être avec Jésus, dans une école de vie et de foi, avec un Maître exceptionnel et unique.
Ces douze d’où proviennent-ils ? « Frères, vous qui avez été appelés par Dieu, regardez bien : parmi vous, il n’y a pas beaucoup de sages aux yeux des hommes, ni de gens puissants ou de haute naissance » nous répond le saint apôtre Paul (1 Corinthiens 1, 26). Dieu appelle ce qu’il y a de plus ordinaire, car c’est lui qui conduit l’histoire, non pas les hommes.
2. « Et il en institua douze (…) pour les envoyer proclamer la Bonne Nouvelle ».
En instituant les douze, Jésus pérennise sa mission sur la terre comme au ciel. La Bonne Nouvelle qu’il a annoncée en un espace et temps circonscrits de l’histoire, il l’a destinée à l’humanité tout entière, par la transmission en espace et dans le temps, jusqu’à sa venue dans la gloire.
Pour garantir l’authenticité du témoignage, Jésus a conféré l’autorité à ses Apôtres. En établissant la succession apostolique, il a empêché toute déviance ou d’excroissance de faux messies. L’autorité n’est toutefois pas un monopole sur l’Évangile, mais un service devenu effectif le jour de la Pentecôte, qui a pour objet d’enseigner, de gouverner et de sanctifier un peuple de témoins. Moi donc, qui ai reçu l’Esprit Saint, suis-je, à mon niveau, disciple missionnaire ?
3. « Le pouvoir d’expulser les démons ».
La Bonne Nouvelle du salut n’est ni un roman fantaisiste, ni un antidépresseur : Jésus intervient vraiment dans la vie pour l’arracher au pouvoir de Satan. Dès le baptême, l’exorcisme prépare l’âme à recevoir la vie divine. Toute préparation pénitentielle ou réconciliation repousse le mal de notre vie et nous conduit sur un chemin de foi surnaturelle et d’alliance avec Dieu, où la grâce produira les fruits.
Lorsqu’un chrétien est tourmenté par une « puissance » obscure, il peut en être délivré en invoquant le saint et terrible nom de Jésus-Christ. Comment Jésus ne viendrait-il pas en aide ? À plus forte raison, un évêque, configuré au Christ comme successeur des Apôtres, et qui a reçu l’onction d’Esprit Saint et de puissance, aura-t-il le pouvoir d’expulser les esprits impurs. Ainsi se réalisera l’œuvre de salut que Jésus a léguée à l’histoire.