Jésus ressuscité dit aux onze Apôtres : « Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui refusera de croire sera condamné. Voici les signes qui accompagneront ceux qui deviendront croyants : en mon nom, ils chasseront les esprits mauvais ; ils parleront un langage nouveau ; ils prendront des serpents dans leurs mains, et, s'ils boivent un poison mortel, il ne leur fera pas de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et les malades s'en trouveront bien. »
Le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s'assit à la droite de Dieu. Quant à eux, ils s'en allèrent proclamer partout la Bonne Nouvelle. Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l'accompagnaient.
Nous Te louons Seigneur, et nous tournons nos regards vers le ciel pour Te voir. Tu es le roi de l'univers, et nous attendons Ta venue dans la gloire.
1. La présence du Christ est transformée. L'Ascension conclut le passage du Christ de ce monde à son Père. Avec lui, l'humanité entière est introduite dans le Royaume des cieux. Quel titre de gloire pour nous les humains, pauvres pécheurs! Le Christ a dit: je serai avec vous pour toujours, jusqu'à la fin des temps (Mt 28, 20): comment cela s'accorde-t-il avec sa disparition à notre regard naturel? Jésus est désormais présent d'une autre manière: non plus naturellement, mais "surnaturellement". Cela ne veut pas dire moins réel. Bien au contraire. Le Christ est présent de manière plus réelle dans les sacrements qu'il nous a laissés comme signes de sa présence, en premier lieu l'Eucharistie; puis l'Eglise, considérée "sacrement universel du salut" (cf. Concile Vatican II, Lumen Gentium 48), administre ces signes et le rend ainsi présent. Notre perception de la "réalité" est souvent restreinte et ne se dégage pas davantage par le contraste vis-à-vis du "virtuel" de l'informatique. Notre sens du réel ne se mesure pas à celui de Dieu, créateur de toute chose. Il n'y a que la foi qui peut pénétrer la logique de Dieu, comme le Christ a pénétré les cieux. Notre foi peut anticiper, par analogie, notre propre entrée dans le ciel.
2. Notre apport à la mission "Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création." L’œuvre que notre Seigneur a mise en route et qu'il a placée entre nos mains n'a pas été conçue comme un bien achevé, dans lequel on pourrait se reposer, dans l'attente oisive de la glorieuse venue du Règne. Nous sommes tous appelés à faire avancer ce Règne de Dieu parmi nos frères et sœurs de ce monde. Le message de l'Evangile contient l'espérance du salut et en indique le chemin. Cet élan évangélisateur est accompagné de signes qui décrivent la victoire de la grâce et de l'amour de Dieu sur le mal et les esprits mauvais: le langage nouveau est celui de la foi, du regard surnaturel sur les vicissitudes de cette vie; rien ne peut nous nuire si Dieu est avec nous, ni le venin des serpents, par exemple du mensonge, ni le poison du péché.
3. Christ-Eglise-Evêque: une interdépendance. Parmi les premiers pères de l'Eglise, communément acceptés par tous les chrétiens, St Ignace d'Antioche affirmait que là où le Christ et présent, là aussi se trouverait l'Eglise. L'Eglise est cette communauté des disciples de Jésus Christ que Lui-même a fondée sur Pierre, le roc, et qu'il a remise entre les mains de ses douze Apôtres. Elle est une réalisation concrète de ce royaume promis, en attente du retour du Christ comme juge. Dans sa lettre aux Ephésiens, Paul énumère les dons qui constituent le peuple saint "organisé", afin que toutes les tâches au service de l'Evangile soient accomplies et que se construise le corps du Christ. Ces dons sont: les Apôtres, les prophètes et missionnaires (souvent les congrégations religieuses), les pasteurs (hiérarchie - évêques, successeur de Pierre), ceux qui enseignent (théologiens, mystiques). Tout cela pour parvenir à l'unité dans la foi et à la vraie connaissance du Fils de Dieu - cf. Ep 4, 11-13.