Les disciples de Jean Baptiste s'approchent de Jésus en disant : « Pourquoi tes disciples ne jeûnent-ils pas, alors que nous et les pharisiens nous jeûnons ? »
Jésus leur répondit : « Les invités de la noce pourraient-ils donc faire pénitence pendant le temps où l'Époux est avec eux ? Mais un temps viendra où l'Époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront.
Et personne ne coud une pièce d'étoffe neuve sur un vieux vêtement ; car le morceau ajouté tire sur le vêtement et le déchire davantage.
Et on ne met pas du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement les outres éclatent, le vin se répand, et les outres sont perdues. Mais on met le vin nouveau dans des outres neuves, et le tout se conserve. »
Seigneur, tout est don, la prière également. Personne ne peut prier, si ce n’est en ton Fils, par l’Esprit Saint; pour cela, je te demande de m’introduire dans ce courant d’amour qu' est la prière au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit.
1. Que dit en soi le texte biblique ? Les disciples de Jean sont surpris par le comportement des disciples de Jésus, qui ne suivent pas une pratique religieuse (le jeûne), observée strictement par ceux qui veulent se montrer fidèles à la Loi (nous et les Pharisiens). La question - pourquoi vous ne faites pas comme nous - donne à Jésus l’occasion de faire deux affirmations : il se compare avec un nouvel époux, qui est cause de joie pour tous ceux qui l’accompagnent ; et il exprime une règle, illustrée par un exemple de la vie quotidienne, selon laquelle pour accueillir un contenu nouveau il faut un contenant nouveau.
2. Que nous dit le texte biblique ? Pour comprendre la nouveauté de la vie chrétienne, nous ne pouvons pas nous borner à nous poser des questions, à aller poser des questions au Christ. Il nous faut entrer au festin des noces, saluer, féliciter l’époux et l’épouse, danser et baigner dans l’ambiance. Alors, la joie cherchée par la compréhension nous envahit par « contagion ». La porte d’entrée au festin est la foi de l’Église, la communion de vie avec Jésus et les apôtres, qui nous fait contempler en lui l’époux de notre âme. Cette foi fait dire à saint Paul : « J’éprouve à votre égard en effet une jalousie divine ; car je vous ai fiancés à un époux unique, comme une vierge pure à présenter au Christ » (2 Co 11, 2). L’Église, par le baptême, nous revêt aussi d’un vêtement nouveau pour accueillir l’époux. A la lumière de cet Évangile, nous comprenons mieux le texte du livre de la Genèse. En effet, Rébecca revêt son fils Jacob avec les habits du fils aîné pour tromper Isaac et ainsi lui gagner la bénédiction qui revenait à Ésaü. Jésus, fils unique du Père, n’a pas retenu jalousement sa condition de fils aîné, et par son Église il nous introduit dans la joie de la communion avec Dieu.
3. Jésus s’est dépouillé de ses vêtements pour m’en revêtir, pour qu’en me voyant le Père puisse fixer ses yeux sur mon âme comme sur une belle jeune mariée, parée pour son époux. Ma plus grande joie sera d’entendre sa voix qui me dit : « Entre dans la joie de ton Seigneur ». Le sacrifice libre et amoureux de la croix nous a apporté une création nouvelle. Je veux contempler le monde, mes frères et sœurs avec les yeux du Christ, laisser les vanités de ce monde et m’exclamer avec saint Paul : « La circoncision n’est rien, ni l’incirconcision ; il s’agit d’être une créature nouvelle. Et à tous ceux qui suivront cette règle, paix et miséricorde, ainsi qu’à l’Israël de Dieu » (Ga 6, 15-16).