Alors, l’un des Douze, nommé Judas Iscariote, se rendit chez les grands prêtres et leur dit : « Que voulez-vous me donner, si je vous le livre ? » Ils lui remirent trente pièces d’argent.
Et depuis, Judas cherchait une occasion favorable pour le livrer.
Le premier jour de la fête des pains sans levain, les disciples s’approchèrent et dirent à Jésus : « Où veux-tu que nous te fassions les préparatifs pour manger la Pâque ? »
Il leur dit : « Allez à la ville, chez un tel, et dites-lui : “Le Maître te fait dire : Mon temps est proche ; c’est chez toi que je veux célébrer la Pâque avec mes disciples.” »
Les disciples firent ce que Jésus leur avait prescrit et ils préparèrent la Pâque.
Le soir venu, Jésus se trouvait à table avec les Douze.
Pendant le repas, il déclara : « Amen, je vous le dis : l’un de vous va me livrer. »
Profondément attristés, ils se mirent à lui demander, chacun son tour : « Serait-ce moi, Seigneur ? »
Prenant la parole, il dit : « Celui qui s’est servi au plat en même temps que moi, celui-là va me livrer.
Le Fils de l’homme s’en va, comme il est écrit à son sujet ; mais malheureux celui par qui le Fils de l’homme est livré ! Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit pas né, cet homme-là ! »
Judas, celui qui le livrait, prit la parole : « Rabbi, serait-ce moi ? » Jésus lui répond : « C’est toi-même qui l’as dit ! »
Seigneur, ouvre mon cœur à ta présence. Ouvre mon esprit pour que je puisse écouter ce que tu veux me dire. Ne permets pas que je me sépare de toi, que je m’éloigne de toi. Aide-moi à rester fidèle à ce que tu me demandes.
1. Ce passage nous présente deux scènes en parallèle, qui vont finalement se rejoindre. D’un côté, il y a Judas, l’un des douze, qui négocie avec les chefs des prêtres la trahison de Jésus, et cherche ensuite un moment favorable pour le livrer. De l’autre, il y a Jésus, et les autres disciples, qui commencent à préparer la fête de la Pâque, une des grandes fêtes du peuple juif, en souvenir de la libération de l’esclavage en Egypte. Jésus leur indique le lieu où il veut que se tienne le repas pascal, et les disciples se rendent en ville pour préparer l’endroit. Et finalement tous se retrouvent, et le passage se termine avec l’annonce de la trahison de Judas.
2. Nous ne savons pas précisément pourquoi Judas a trahi Jésus. Etait-ce par pur appât du gain ? Ou y avait-il d’autres raisons, comme une certaine désillusion devant ce Messie qui ne prenait pas les armes contre les romains ? Certains théologiens avancent même l’hypothèse que Judas ne voulait pas que l’on mette à mort Jésus, mais qu’il voulait le faire arrêter pour l’obliger à montrer sa puissance devant ses adversaires, et qu’enfin tous croient qu’il était le Messie attendu. Quelle que soit la raison, il est certain que Judas n’était pas en communion avec Jésus. Il avait pourtant aimé ce maître et l’avait suivi avec confiance. Mais il pensait que la mission de Jésus allait se dérouler autrement. Peut-être espérait-il plus de gloire, de richesse ou de conquêtes militaires. Il s’est alors détaché du chemin que prenait Jésus.
3. Enfin, un autre élément à prendre en compte dans l’histoire de Judas est le fait qu’il avait commencé à voler dans la bourse du groupe de Jésus et des apôtres, bien avant la trahison, comme nous le rapporte l’évangéliste Jean. Il pouvait en effet puiser facilement dans la bourse, car c’est lui qui en avait la charge. Et sans doute ne prenait-il que de petites quantités de temps en temps. Mais le problème est que de petites fautes répétées nous conduisent à de plus grands péchés. C’est là l’enseignement de l’Église sur les péchés véniels. En eux-mêmes ils ne sont pas graves. Mais ils sont très dangereux, car petit à petit ils nous conduisent vers les fautes graves. Sachons donc couper avec toute forme de péché, confiants toujours dans la miséricorde infinie de Jésus, pour le pécheur qui se tourne vers lui.