De grandes foules faisaient route avec Jésus ; il se retourna et leur dit : « Si quelqu'un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et soeurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher derrière moi ne peut pas être mon disciple.
Quel est celui d'entre vous qui veut bâtir une tour, et qui ne commence pas par s'asseoir pour calculer la dépense et voir s'il a de quoi aller jusqu'au bout ? Car, s'il pose les fondations et ne peut pas achever, tous ceux qui le verront se moqueront de lui : 'Voilà un homme qui commence à bâtir et qui ne peut pas achever !' Et quel est le roi qui part en guerre contre un autre roi, et qui ne commence pas par s'asseoir pour voir s'il peut, avec dix mille hommes, affronter l'autre qui vient l'attaquer avec vingt mille ? S'il ne le peut pas, il envoie, pendant que l'autre est encore loin, une délégation pour demander la paix.
De même, celui d'entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple. »
Seigneur, je viens devant Toi, tel que je suis, avec mes richesses et mes faiblesses, mes qualités et mes défauts. Et je sais que Tu m’aimes, que Tu m’aimes tel que je suis. Moi aussi je veux T’aimer Jésus.
1. Jésus s’est remis en chemin, et il y a de nombreuses personnes qui l’accompagnent, et qui écoutent ce qu’il dit. Or dans ce passage, l’évangéliste Luc nous rapporte deux petites histoires, à propos d’un homme qui veut construire une tour, et qui doit d’abord bien réfléchir sur ce dont il aura besoin ; et d’un roi, qui avant d’entreprendre une guerre, doit bien calculer s’il a les forces nécessaires pour avoir l’avantage sur son ennemi. Pour comprendre ce que Jésus veut nous dire, il faut lire attentivement ce qu’il dit avant et après cette petite parabole. Avant il explique qu’on ne peut-être son disciple sans le préférer à toute autre personne, et après qu’on ne peut pas non plus devenir son disciple si l’on ne le préfère pas à tous ses biens.
2. La première des béatitudes, selon saint Matthieu, est la suivante : « Heureux les pauvres de cœur, le Royaume des Cieux est à eux ». Mais qui est pauvre ? Matthieu dit les pauvres de cœur. Pauvre de cœur est celui dont le cœur est libre, dont le cœur n’est attaché, n’est lié à rien d’autre que Dieu. Et tout ce qui a de l’importance pour lui dans son cœur l’est en fonction de la première place qu’il donne à Dieu. Notre seul espoir, notre seul véritable consolation, l’amour qui passe par-dessus tout dans notre vie, c’est le Seigneur. Sinon nous ne sommes pas pauvres. S’il y a une chose dont nous pouvons dire, en dehors de Dieu, que « sans cela je ne pourrai pas vivre, sans cela ma vie n’a pas de sens », c’est que nous devons encore devenir pauvre, pour que notre unique richesse soit le Seigneur.
3. A la lumière de ces considérations nous pouvons comprendre la parabole de Jésus. Avant de venir à sa suite, de devenir son disciple, il nous faut examiner si, toute notre vie, nous pourrons vraiment rester son disciple, ou s’il n’y a pas autre chose, une habitude, un attachement à des biens, à une personne, qui pourrait être plus fort que notre amitié pour Jésus. Ce que demande Jésus peut paraître dur, mais Dieu, qui nous connait bien mieux que nous-mêmes, sait bien que ce n’est qu’en lui que notre cœur sera comblé, que nous trouverons le véritable bonheur auquel nous aspirons. N’hésitons donc pas à faire le premier pas vers Jésus, il nous donnera la force de faire les autres.