Quand Jésus apprit l'arrestation de Jean Baptiste, il se retira en Galilée.
Il quitta Nazareth et vint habiter à Capharnaüm, ville située au bord du lac, dans les territoires de Zabulon et de Nephtali.
Ainsi s'accomplit ce que le Seigneur avait dit par le prophète Isaïe :
Pays de Zabulon et pays de Nephtali, route de la mer et pays au-delà du Jourdain, Galilée, toi le carrefour des païens :
le peuple qui habitait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière. Sur ceux qui habitaient dans le pays de l'ombre et de la mort, une lumière s'est levée.
À partir de ce moment, Jésus se mit à proclamer : « Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche. »
Jésus, parcourant toute la Galilée, enseignait dans leurs synagogues, proclamait la Bonne Nouvelle du Royaume, guérissait toute maladie et toute infirmité dans le peuple.
Sa renommée se répandit dans toute la Syrie et on lui amena tous ceux qui souffraient, atteints de maladies et de tourments de toutes sortes : possédés, épileptiques, paralysés ; et il les guérit.
De grandes foules le suivirent, venues de la Galilée, de la Décapole, de Jérusalem, de la Judée, et de la Transjordanie.
Seigneur, en ce temps liturgique, nous vivons d’Épiphanie en Épiphanie. Nos yeux ont contemplé ta manifestation dans la chair à Bethléem ; nous nous sommes prosternés avec les Mages pour adorer ta majesté, Roi de l’univers ; maintenant nous nous préparons à célébrer l’Épiphanie trinitaire du baptême de Jésus. Père, fais-moi accueillir ta Parole, ton Fils bien-aimé au cours de cette prière. Ce matin je chante avec le psalmiste : « Ta parole en se découvrant illumine, et les simples comprennent » (Ps 119, 130). Esprit Saint, descends sur mon âme, pour que mon cœur devienne « le ciel de la Trinité ». Au nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit. Amen.
1. Que dit, en soi, le texte biblique ? La liturgie de cette semaine nous porte au début du ministère public de Jésus. Jean-Baptiste laisse la place à Celui qui devait venir. Si nous croyons bien à l’Évangile d’aujourd’hui, la mission du Christ commence mal : « Ayant appris que Jean avait été livré » (v. 12). Suite à cette nouvelle, Jésus s’établit à Capharnaüm, qui deviendra le centre de son activité. L’Évangéliste, qui écrit quelques années après, voit ces événements à la lumière du dessein de Dieu : « Comme le passé a humilié le pays de Zabulon et le pays de Nephtali, l’avenir glorifiera le chemin de la mer, au-delà du Jourdain, le district des nations » (Is 8, 23). La mesure prudentielle du Christ est, en réalité, l’accomplissement de la promesse de Dieu : « Israël, je ne t’oublierai pas » (Is 44, 21). Les versets 17 (« Dès lors Jésus se mit à prêcher ») et 23 (« Il parcourait toute la Galilée ») marquent le début de l’activité missionnaire de Jésus.
Trois mots pourraient résumer ce passage : lumière, parole, action. Jésus se lève comme « une grande lumière » venue de Dieu, pour nous porter une parole, un message très concret : « Repentez-vous, car le Royaume des Cieux est tout proche ». Son action libératrice manifeste qu’il est le Messie. En effet, le Royaume est parmi nous, notre Roi est là, il guérit de toute maladie, il prend soin de son peuple. L’apôtre saint Jean a bien compris que « Dieu est Lumière, en lui point de ténèbres » (1 Jn 1, 5) et que pour vivre en communion avec lui, nous devons garder un double commandement : « Croire au nom de son Fils Jésus-Christ et nous aimer les uns les autres » (3, 23). Si nous gardons ses commandements, nous pouvons prier avec confiance, car « quoi que nous lui demandions, nous le recevons de lui » (3, 22).
2. Que nous dit le texte biblique ? Toute la vie du Christ est un mystère qui nous révèle graduellement l’amour Dieu et le chemin de notre Rédemption. Oui, un « mystère qui révèle », il ne cache pas, parce que le Dieu des chrétiens est un mystère lumineux et la lumière éternelle de la divinité s’est manifestée dans notre nature mortelle, elle l’a transfigurée et récréée (Préface de l’Épiphanie). Mais, comment cette lumière divine nous éclaire-t-elle ici et maintenant ? Saint Jean nous dit que le Verbe est cette lumière véritable qui éclaire tout homme (Jn 1, 9) qui l’accueille. Nous avons été saisis par la lumière de Dieu au moment de notre baptême et lui-même, le Verbe, nous invite ce matin à agir en conséquence, à laisser cette lumière se manifester dans ma vie : « Jadis vous étiez ténèbres, mais à présent vous êtes lumière dans le Seigneur ; conduisez-vous en enfants de lumière » (Ep 5, 8).
En effet, l’Église primitive appelait le baptême « photismos » (illumination) et elle a rejeté les pratiques comme l’avortement, suivant la recommandation de l’apôtre : « Laissons là les œuvres de ténèbres et revêtons les armes de lumière » (Rm 13, 12). L’Épiphanie de Dieu a atteint le cœur même de notre existence et « Personne, après avoir allumé une lampe, ne la recouvre d’un vase ou ne la met sous un lit » (Lc 8, 16).
Le Royaume que Jésus annonce est un Royaume de lumière et « le fruit de la lumière consiste en toute bonté, justice et vérité » (Ep 5, 9). Nous sommes en communion avec la lumière du Christ si nous accomplissons ses commandements, parfois contraires à l’esprit du monde. Est-ce qu’on peut m’appeler enfant de lumière par les fruits de ma vie ? Est-ce que, par ma vie chrétienne, le Règne du Christ brille dans les ténèbres du monde ? Soyons lumière de Dieu pour les hommes. Apprenons à découvrir la présence de la lumière de Dieu, de sa parole et de ses actions dans l’aujourd’hui de notre vie et à agir en conséquence. Demandons surtout au Seigneur d’apprendre à discerner sa volonté chaque jour, que nous soyons toujours dociles aux inspirations de son Esprit.
3. Seigneur, il m’est difficile parfois de découvrir ta lumière au milieu des lumières éphémères de ce monde. Fais-moi découvrir au ciel l’étoile qui porte ton nom, fais-moi découvrir dans la prière l’étincelle de la foi qui brille au fond de moi depuis le jour de mon baptême. Je veux allumer en moi une grande lampe de foi, d’espérance et d’amour, pour attendre la venue de l’époux avec persévérance. Je veux aller à ta rencontre dans mes frères, comme le pape François le dit dans son exhortation apostolique Evangelii Gaudium : « sortir de mon propre confort et avoir le courage de rejoindre toutes les périphéries qui ont besoin de la lumière de l’Évangile ».