En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Un bon arbre ne donne pas de fruit pourri ; jamais non plus un arbre qui pourrit ne donne de bon fruit. Chaque arbre, en effet, se reconnaît à son fruit : on ne cueille pas des figues sur des épines ; on ne vendange pas non plus du raisin sur des ronces. L’homme bon tire le bien du trésor de son cœur qui est bon ; et l’homme mauvais tire le mal de son cœur qui est mauvais : car ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur.
Et pourquoi m’appelez-vous en disant : “Seigneur ! Seigneur !” Et ne faites-vous pas ce que je dis ? Quiconque vient à moi, écoute mes paroles et les met en pratique, je vais vous montrer à qui il ressemble. Il ressemble à celui qui construit une maison. Il a creusé très profond et il a posé les fondations sur le roc. Quand est venue l’inondation, le torrent s’est précipité sur cette maison, mais il n’a pas pu l’ébranler parce qu’elle était bien construite. Mais celui qui a écouté et n’a pas mis en pratique ressemble à celui qui a construit sa maison à même le sol, sans fondations. Le torrent s’est précipité sur elle, et aussitôt elle s’est effondrée ; la destruction de cette maison a été complète. »
Seigneur, viens en mon cœur. J’ai besoin de toi, de ta présence. Aide-moi à écouter ta voix. Aide-moi à comprendre ce que tu me dis.
1. Dans ce passage de l’Évangile de Luc se trouvent quatre images que Jésus utilise pour nous parler de notre vie et spécialement de notre vie spirituelle. Il y a d’abord l’arbre, qui porte ou non de bons fruits. Vient ensuite ce cœur d’où vient le bien et le mal que nous pouvons faire. Puis celui qui invoque Jésus mais ne fait pas ce qu’il demande. Enfin, cette maison construite sur le roc et qui tient bon quand vient la tempête, ou sur le sable et qui s’effondre.
2. Il y a bien un point commun, un fil conducteur, entre ces images. Jésus nous montre qu’il y a en chacun de nous une dynamique entre l’intériorité et l’extériorité. Deux arbres peuvent être apparemment identiques, mais l’un donner de bons fruits, d’autres non. Le cœur est ce qui est caché, ce que les autres ne voient pas, ce sanctuaire intérieur réservé. Celui qui dit « Seigneur, Seigneur » mais dont les actes contredisent les paroles essaie de donner une image de lui qui ne correspond pas à ce qu’il est véritablement. Enfin, les fondations d’une maison ne se voient pas, mais elles assurent bien sa stabilité.
3. Nous avons tendance à donner de l’importance à ce qui se voit de l’extérieur, qu’il s’agisse du regard des autres ou de notre propre regard sur nous-mêmes. Quand nous regardons une belle maison, ce n’est normalement pas les fondations qui nous intéressent. Il en va souvent ainsi avec notre propre personne. Mais Jésus nous met en garde : ce qui est à l’intérieur, ce que personne ne voit, est fondamental. Ce moment de prière quotidienne, par exemple, que personne ne voit et qui souvent, même à mes propres yeux, ne sert pas à grand-chose, est en réalité une fondation sûre pour ma vie spirituelle. Nous devons apprendre à regarder le monde et à nous regarder nous-mêmes avec le regard de Dieu. Or ce regard voit avant tout ce qu’il y a à l’intérieur du cœur. « Mais le Seigneur dit à Samuel : ‘Ne considère pas son apparence ni sa haute taille, car je l’ai écarté. Dieu ne regarde pas comme les hommes : les hommes regardent l’apparence, mais le Seigneur regarde le cœur’ » (1 Sam 16, 7).