Alors qu'il était en route avec ses disciples, Jésus entra dans un village. Une femme appelée Marthe le reçut dans sa maison. Elle avait une sœur nommée Marie qui, se tenant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Marthe était accaparée par les multiples occupations du service.
Elle intervint et dit : « Seigneur, cela ne te fait rien ? Ma sœur me laisse seule à faire le service. Dis-lui donc de m'aider. »
Le Seigneur lui répondit : « Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et tu t'agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part : elle ne lui sera pas enlevée. »
Sainte Trinité, tu as voulu nous donner dans l’amour nuptial une image de ton amour éternel, protège la famille, icône trinitaire, au nom du Père…
1. Aujourd’hui, tous les textes de la liturgie chantent l’omniscience de Dieu, le Seigneur connaît l’essence de toute chose, il connaît les tréfonds de l’esprit humain : « Tu perces de loin mes pensées, que je marche ou me couche, tu le sens, mes chemins te sont tous familiers » (Ps 139, 2-3). Mais la connaissance parfaite de Dieu n’est pas un instrument de contrôle, elle est au service de son amour de Père. Saint Paul a fait l’expérience de cette connaissance amoureuse de Dieu, de « Celui qui dès le sein maternel m’a mis à part et appelé par sa grâce » (Ga 1, 15). Dieu sait bien ce qui convient à chaque personne, comme nous le montre le passage de deux sœurs, Marthe et Marie.
2. Dieu connaît si bien les profondeurs du cœur humain, parce qu’il est notre Créateur et notre Rédempteur. Créés à son image, il sait bien que c'est seulement sur la voie de l’amour vrai que l’homme et la femme peuvent faire l’expérience d’une vie rachetée. C’est ici que la voie de tout homme, croyant ou non, croise la voie de l’Évangile de Jésus. L’amour humain est une question de vie et de foi. Or, dans une société fermée aux discours de la foi et de la vérité, la beauté sert de relais entre l’Évangile et le monde, car elle est « est le resplendissement parfait qui révèle la vérité intérieure et le bien essentiel de l’être » (Guardini). Saint Paul est le modèle de l’homme qui, fermé à l’annonce de la bonne nouvelle, ennemi de Dieu, a été transformé par la grâce et le témoignage de tant de chrétiens, prêts à donner leur vie pour l’Évangile (« L’homme qui nous persécutait naguère annonce aujourd'hui la foi qu’il cherchait alors à détruire »). « La beauté c’est la joyeuse splendeur qui éclate à nos yeux quand Dieu permet que dans une heure favorable la vérité cachée se révèle à notre regard » (Guardini).
3. « L’avenir de l’humanité passe par la famille » disait saint Jean-Paul II et cette affirmation n’a pas perdu son actualité. L’Église compte sur les familles pour rappeler avec une vigueur renouvelée à l’homme d’aujourd’hui que l’amour, tel qu’il est annoncé par Jésus dans l’Évangile, est sa vocation fondamentale et innée. A travers la famille, l’Église veut annoncer qu’il est bon d’être homme et redonner confiance à l’homme dans l’homme. La famille chrétienne se présente aujourd’hui comme une synthèse de l’Évangile, puisque « le mariage des baptisés devient le symbole réel de l’alliance nouvelle et éternelle, scellée dans le sang du Christ. L’Esprit, que répand le Seigneur, leur donne un cœur nouveau et rend l’homme et la femme capables de s’aimer, comme le Christ nous a aimés » (Familiaris Consortio, n. 13).