Jésus et ses disciples étaient venus à Jéricho. Et tandis que Jésus sortait de Jéricho avec ses disciples et une foule nombreuse, un mendiant aveugle, Bartimée, le fils de Timée, était assis au bord de la route.
Apprenant que c'était Jésus de Nazareth, il se mit à crier : « Jésus, fils de David, aie pitié de moi ! »
Beaucoup de gens l'interpellaient vivement pour le faire taire, mais il criait de plus belle : « Fils de David, aie pitié de moi ! »
Jésus s'arrête et dit : « Appelez-le. » On appelle donc l'aveugle, et on lui dit : « Confiance, lève-toi ; il t'appelle. »
L'aveugle jeta son manteau, bondit et courut vers Jésus.
Jésus lui dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi ?
— Rabbouni, que je voie. »
Et Jésus lui dit : « Va, ta foi t'a sauvé. »
Aussitôt l'homme se mit à voir, et il suivait Jésus sur la route.
« Rendez grâce au Seigneur sur la cithare, jouez pour lui sur la harpe à dix cordes. Chantez-lui le cantique nouveau, de tout votre art soutenez l'ovation. Oui, elle est droite, la parole du Seigneur ; il est fidèle en tout ce qu'il fait. Il aime le bon droit et la justice ; la terre est remplie de son amour. Le Seigneur a fait les cieux par sa parole, l'univers, par le souffle de sa bouche. Il amasse, il retient l'eau des mers ; les océans, il les garde en réserve. Que la crainte du Seigneur saisisse la terre, que tremblent devant lui les habitants du monde ! Il parla, et ce qu'il dit exista ; il commanda, et ce qu'il dit survint. » (Psaume 33(32),2-3.4-5.6-7.8-9.)
1. « Ta foi t’a sauvé ». Le récit centre la démonstration de puissance exercée par Jésus sur le rôle indispensable de la foi. Le miracle, ici, doit être compris tout d'abord comme récompense de la foi. Jésus nous l'a déjà dit en bien des occasions: avoir une foi comme un grain de moutarde, permet de bouger des montagnes, heureux celui qui croit sans avoir vu, qu'il advienne selon ta foi, etc.
2. Rejeter le vêtement, signe de dignité mais aussi obstacle à la course vers le salut en Jésus. Dans le monde biblique, le manteau est signe de la puissance de l’homme (1 Sm 18, 4 ; 24, 6 ; 2 R 2, 14 ; Rt 3, 9). D'autre part, le contact avec les vêtements de Jésus assurait la guérison, comme pour l'hémorroïsse, qui était convaincue qu'en touchant la frange du manteau de Jésus elle pouvait être guérie de son mal (Mc 5; 21). Ainsi, Jésus nous invite à laisser derrière nous nos sécurités, pour fonder nos vies uniquement sur le Christ. Notre puissance repose sur notre amitié et notre intimité avec Dieu et non pas seulement sur ce que nous possédons ou faisons. Ce geste est comme une coupure avec le passé et une ouverture vers le futur.
3. « Il cheminait à sa suite » L’aveugle de Bethsaïde avait reçu la consigne impérative de se taire et de retourner chez lui ; Bartimée, lui, doit non seulement proclamer l’œuvre de Dieu mais suivre Jésus. Pourquoi ce changement, sinon parce que l’heure de l’avènement est arrivée ! La guérisons de Bartimée est le dernier miracle de Jésus avant son entrée triomphante à Jérusalem, juste avant sa passion, mort et résurrection. Il faut donc suivre Jésus à tout prix jusqu’au cœur de Jérusalem, lorsque tout va bien mais aussi et surtout dans les difficultés et les persécutions.