Les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l'écouter. Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! »
Alors Jésus leur dit cette parabole : « Si l'un de vous a cent brebis et en perd une, ne laisse-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller chercher celle qui est perdue, jusqu'à ce qu'il la retrouve ? Quand il l'a retrouvée, tout joyeux, il la prend sur ses épaules, et, de retour chez lui, il réunit ses amis et ses voisins ; il leur dit : 'Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue !' Je vous le dis : C'est ainsi qu'il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de conversion.
Ou encore, si une femme a dix pièces d'argent et en perd une, ne va-t-elle pas allumer une lampe, balayer la maison, et chercher avec soin jusqu'à ce qu'elle la retrouve ? Quand elle l'a retrouvée, elle réunit ses amies et ses voisines et leur dit : 'Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé la pièce d'argent que j'avais perdue !' De même, je vous le dis : Il y a de la joie chez les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit. »
Jésus, image du Père, splendeur de sa beauté, découvre-nous la vie de la Trinité, sur elle brille la joie du monde. Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. Amen
1. Le 24 novembre, l’Église célébrera le premier anniversaire de la remise officielle de la première exhortation apostolique du Pape François. Ce document met en lumière un trait important, et parfois oublié, de l’Évangile : la joie de Dieu qui sort à la rencontre, à la recherche de l’homme, la joie de l’homme qui fait l’expérience d’être trouvé, aimé, sauvé. Dans l’Ancien Testament, face à l’égarement de son troupeau (« Mon troupeau est dispersé sur toute la surface du pays, nul ne s’en occupe et nul ne se met à sa recherche »), Dieu réagit avec une promesse qui devient une réalité en Jésus : « Je viens chercher moi-même mon troupeau pour en prendre soin » (cf. Ez 34, 11).
2. La rencontre de Dieu avec l’homme se fait dans la joie. L’Évangile nous parle principalement de la joie de Dieu, qui ne se borne pas à accomplir une tâche, comme le mercenaire. Dieu nous cherche avec passion, par amour et quand il nous trouve il ne peut que se réjouir, d’après la révélation que Jésus nous a faite du cœur du Père. L’employé, quand il a retrouvé la brebis, « il la met sur ses épaules ». Jésus, le bon pasteur le fait « tout joyeux », parce que cette brebis lui appartient, il l’aime. Le texte ne parle pas de la joie de la brebis ou de l’objet trouvé, c’est normal, et la troisième parabole de la miséricorde reste discrète quand elle nous parle de la joie du fils. Pourquoi ? Peut-être Jésus, qui connaît aussi bien le Père, l’acteur principal, ne veut pas nous raconter l’histoire, mais nous invite à jouer sur scène pour découvrir « la joie qui naît et renaît toujours » avec lui, la joie de l’Évangile, qui remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Laissons Jésus nous trouver, là où nous sommes, avec nos misères et nos faiblesses et sortons à sa rencontre dans le sacrement de la confession, dans le dialogue sincère avec notre père spirituel, dans la prière.
3. Une caractéristique de la vraie joie, c’est que nous ne pouvons la garder pour nous-même. Le pasteur « assemble amis et voisins et leur dit : Réjouissez-vous avec moi, car je l’ai retrouvée, ma brebis qui était perdue ! » (v. 6) Et la femme, quand elle a retrouvé sa drachme, assemble amies et voisines et leur dit : « Réjouissez-vous avec moi, car je l’ai retrouvée, la drachme que j’avais perdue ! » (v. 9). Le ciel lui-même paraît se réjouir sans fin de la joie de Dieu. Et c’est ici que nous retrouvons le lien entre la joie et l’évangélisation : une joie qui ne mérite pas d’être partagée, annoncée, proclamée, n’est pas la vraie joie chrétienne. Nous avons tous besoin d’être trouvés par l’amour et le salut de Dieu. La vraie joie, comme le véritable amour, ne peut pas tenir dans un seul cœur. « Quel est cet amour qui ne ressent pas la nécessité de parler de l’être aimé, de le montrer, de le faire connaître ? » (Evangelii Gaudium).