Quand Jésus apprit l’arrestation de Jean le Baptiste, il se retira en Galilée.
Il quitta Nazareth et vint habiter à Capharnaüm, ville située au bord de la mer de Galilée, dans les territoires de Zabulon et de Nephtali.
C’était pour que soit accomplie la parole prononcée par le prophète Isaïe : Pays de Zabulon et pays de Nephtali, route de la mer et pays au-delà du Jourdain, Galilée des nations !
Le peuple qui habitait dans les ténèbres a vu une grande lumière. Sur ceux qui habitaient dans le pays et l’ombre de la mort, une lumière s’est levée.
À partir de ce moment, Jésus commença à proclamer : « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche. »
Jésus parcourait toute la Galilée ; il enseignait dans leurs synagogues, proclamait l’Évangile du Royaume, guérissait toute maladie et toute infirmité dans le peuple.
Sa renommée se répandit dans toute la Syrie. On lui amena tous ceux qui souffraient, atteints de maladies et de tourments de toutes sortes : possédés, épileptiques, paralysés. Et il les guérit.
De grandes foules le suivirent, venues de la Galilée, de la Décapole, de Jérusalem, de la Judée, et de l’autre côté du Jourdain.
Jésus, venu du ciel nous porter la lumière et la gloire de la Trinité, brille dans nos cœurs ce matin, nous te le demandons, au nom du Père…
1. La lumière du Christ continue à briller dans la liturgie des féries après l’Épiphanie, comme une invitation à tenir bien allumée la flamme de la rencontre avec le nouveau-né à Bethléem. Aujourd’hui, Jésus se présente à nous comme l’épiphanie du Royaume. La première épître de saint Jean nous donne deux définitions de Dieu. L’une - Dieu est Amour (1 Jn 4, 8.16) - est très connue, tandis que l’autre - Dieu est Lumière (1 Jn 1, 5) - l’est moins. Pour être lumière dans un monde soumis dans les ténèbres, la lumière de Dieu doit demeurer en nous. Comment cela est-il possible ? « Celui qui garde ces commandements demeure en Dieu et Dieu en lui » (1 Jn 3, 24). Une question surgit naturellement : quel est le commandement de Dieu ? « Voici son commandement : croire au nom de son Fils Jésus Christ et nous aimer les uns les autres comme il nous en a donné le commandement » (1 Jn 3, 23). Saint Jean nous offre l’amour éclairé par la foi, comme critère de discernement dans notre propre vie. Nous pouvons agir comme de bonnes personnes, faire le bien comme tant d'ONG, mais notre foi en Jésus incarné jette une lumière sur nos œuvres, puisqu’elles doivent être imprégnées de chaleur humaine, de joie, d’une attention délicate pour les autres et du désir que toutes les personnes reçoivent ce qui a de plus grand pour l’homme : la rencontre avec Jésus, le salut de l’âme. Jésus, venu dans la chair pour nous sauver, continue à briller dans l’Église, dans les chrétiens qui demeurent dans son amour par la foi.
2. « Le Seigneur m’a dit : ‘Tu es mon fils, moi, aujourd’hui, je t’ai engendré’ » (Ps 2, 7). Jésus, Fils du Dieu, lumière, née de la lumière, est l’épiphanie du Royaume. Si la première épitre de saint Jean nous offrait une définition de Dieu, dans l’Évangile nous contemplons cette lumière à l’œuvre dans l’histoire des hommes : « Le peuple qui demeurait dans les ténèbres a vu une grande lumière ; sur ceux qui demeuraient dans la région sombre de la mort, une lumière s’est levée » (Mt 4, 16). La réalité de tout homme qui se laisse éclairer par la lumière du Christ, qui se laisse habiter par son Royaume de lumière, se transforme radicalement. Zacharie, homme de Dieu, reconnaît la visite du Seigneur à son peuple pour « illuminer ceux qui demeurent dans les ténèbres et l’ombre de la mort » et « guider nos pas dans le chemin de la paix » (cf. Lc 1, 79). Syméon, un autre fils de la lumière habité par l’Esprit, a reconnu l’arrivée de ce Royaume, sa manifestation en Jésus, « lumière pour éclairer les nations et gloire de ton peuple Israël » (Lc 2, 32). Matthieu nous présente Jésus à l’œuvre dans l’annonce du Royaume. Ce Royaume est proche, Jésus le rend présent parmi nous. Pour l’accueillir, Jésus appelle au repentir, à cette reconnaissance de notre condition de malades, de paralytiques. L’homme qui se suffit à lui-même fait de sa suffisance sa lumière et, fier d’habiter à l’ombre de sa faible lanterne, il n’est pas en condition d’accueillir le Royaume de Jésus, qui se lève comme le soleil de justice.
3. L’Église « reçoit mission d’annoncer le Royaume du Christ et de Dieu et de l’instaurer dans toutes les nations, formant de ce Royaume le germe et le commencement sur la terre. Cependant, tandis que peu à peu elle s’accroît, elle-même aspire à l’achèvement de ce Royaume, espérant de toutes ses forces et appelant de ses vœux l’heure où elle sera, dans la gloire, réunie à son Roi » (Lumen Gentium). La lumière du Christ qui habite en nous par le baptême, par l’inhabitation de la Trinité, est appelée à briller au milieu de l’obscurité. Nous sommes témoins de ce combat entre les fils de Dieu et les fils de ce monde, mais la victoire de Jésus, sa Résurrection et sa présence parmi nous est notre force, la source de notre confiance.