En ce temps-là, Jésus déclara : « Amen, amen, je vous le dis : celui qui entre dans l’enclos des brebis sans passer par la porte, mais qui escalade par un autre endroit, celui-là est un voleur et un bandit. Celui qui entre par la porte, c’est le pasteur, le berger des brebis. Le portier lui ouvre, et les brebis écoutent sa voix. Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir. Quand il a poussé dehors toutes les siennes, il marche à leur tête, et les brebis le suivent, car elles connaissent sa voix. Jamais elles ne suivront un étranger, mais elles s’enfuiront loin de lui, car elles ne connaissent pas la voix des étrangers. »
Jésus employa cette image pour s’adresser aux pharisiens, mais eux ne comprirent pas de quoi il leur parlait. C’est pourquoi Jésus reprit la parole : « Amen, amen, je vous le dis : Moi, je suis la porte des brebis. Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des bandits ; mais les brebis ne les ont pas écoutés. Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra entrer ; il pourra sortir et trouver un pâturage. Le voleur ne vient que pour voler, égorger, faire périr. Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance. »
Père, nous te rendons grâce pour ton Fils Jésus, notre Berger et pour l’Esprit qui nous aide à reconnaître sa voix. Fais-moi entrer dans l’enclos de ton amour au début de cette méditation. Au nom du Père…
1. Les lectures de ce dimanche du Bon Pasteur nous mettent en contact avec la fraîcheur de la première prédication chrétienne. Dans la première lecture, Pierre, avec un discours direct et rempli de Dieu, annonce le cœur du message chrétien, le kérygme : « Jésus-Christ t’aime, il a donné sa vie pour te sauver, et maintenant il est vivant à tes côtés chaque jour pour t’éclairer, pour te fortifier, pour te libérer ». Le contexte de l’annonce, le jour de la Pentecôte, nous rappelle que cette première prédication est trinitaire : « C’est le feu de l’Esprit qui se donne sous forme de langues et nous fait croire en Jésus-Christ, qui par sa mort et sa Résurrection nous révèle et nous communique l’infinie miséricorde du Père » (Evangelii Gaudium, 164). « Les auditeurs furent touchés au cœur », parce qu’une telle annonce touche l’homme qui cherche Dieu avec sa vie et pas simplement dans ses idées. Ainsi, la découverte cordiale d’un tel amour donné en Jésus, suscite en nous une question : « Que devons-nous faire ? » Nous convertir, nous détourner de cette génération tortueuse, pour nous tourner vers Dieu et être sauvé dans la gratuité sans limite de sa miséricorde offerte à l’humanité.
2. Pierre, pasteur éminent du peuple de Dieu, a suivi le modèle de Jésus qui a donné la vie pour ses brebis. Inspiré et animé intérieurement par les sentiments du cœur de Jésus, il est devenu un pasteur selon son cœur. La deuxième lecture reflète bien la méditation du mystère du Christ et les sentiments qui habitent le cœur de Pierre : les blessures de mon Seigneur m’ont guéri et par son amour qui crie sur la croix, il me fait revenir à lui, le gardien de mon âme. Nous demandons aujourd’hui au Seigneur d’inspirer, d’appeler à son Église beaucoup d’hommes et de femmes qui soient une porte qui s’ouvre là où le monde se referme ; des portes qui s’ouvrent pour ceux qui cherchent Dieu ; des portes qui invitent à sortir ceux qui, ayant trouvé Jésus, n’ont qu’un seul désir : l’annoncer. Nous prions pour tous les pasteurs dévoués, pour tous les pasteurs fatigués et affaiblis par la persécution et l’insoumission des brebis.
3. Jésus est le bon pasteur, il est la porte, le guide et le chemin. Les brebis reconnaissent sa voix, parce qu’il fait preuve de les connaître en les appelant par leur nom. Jésus est le seul qui passe par la porte et annonce son entrée. Il ne violente pas notre liberté et si nous pouvons lui fermer la porte c’est justement parce qu’il frappe. Demandons à l’Esprit Saint, le portier de notre cœur, le gardien de nos désirs profonds, de nous aider à ouvrir la porte à Jésus, d’expulser toutes les idées, les préjugés et les arguments qui se sont installés dans notre vie en prenant en otage notre discernement et notre liberté. Seigneur, envoie-nous des prêtres selon ton cœur, capables d’ouvrir leur vie et la vie des autres à ton mystère d’amour sans fin.