Il arriva que Jésus, en un certain lieu, était en prière. Quand il eut terminé, un de ses disciples lui demanda : « Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean le Baptiste, lui aussi, l’a appris à ses disciples. » Il leur répondit : « Quand vous priez, dites : Père, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne. Donne-nous le pain dont nous avons besoin pour chaque jour. Pardonne-nous nos péchés, car nous-mêmes, nous pardonnons aussi à tous ceux qui nous ont des torts envers nous. Et ne nous laisse pas entrer en tentation. »
« Sois adorée, ô très sainte Trinité, maintenant et en tout temps. Sois adorée dans toutes tes œuvres et toutes tes créatures. Que soit admirée et louée, ô Dieu, la grandeur de ta Miséricorde » (Sainte Faustine Kowalska). Au nom du Père…
1. En cette fête de sainte Faustine Kowalska, apôtre de la miséricorde, l’Évangile selon saint Luc nous introduit dans le monde de la prière. La première lecture tirée de la lettre aux Galates est un excellent exemple de l’esprit de discernement qui guidait l’Église primitive et qui doit nous guider aussi aujourd’hui dans les choix de l’évangélisation, dans notre manière d’être et d’agir comme chrétien dans le monde. Ce discernement se fait dans la prière au sein de l’Église. Paul monte à Jérusalem, suite à une révélation, pour soumettre aux colonnes de l’Église, Jacques, Pierre et Jean, l’Évangile que le Seigneur Jésus lui a demandé de transmettre aux païens. Au nom de la grâce reçue, l’apôtre Paul a aussi le courage et la confiance de réprimander le prince des apôtres. Il ne s’agit pas d’une lutte de pouvoir, mais du souci pour porter le message de Dieu tel qu’il a été confié aux apôtres. Dans l’Évangile, Jésus, apprend à ses disciples à prier et nous rappelle qu’il n’y a pas de discernement sans prière, sans une volonté ferme de découvrir à tout moment en dialogue avec Dieu quelle est sa volonté.
2. « Seigneur, apprends-nous à prier ». Jésus ne répond pas à ses disciples avec une prière individualiste, faite d’un rapport direct avec Dieu, entre Dieu et moi. Jésus ne nous apprend pas seulement à appeler Dieu, Père, mais Notre Père. Dans la première lecture, saint Paul est appelé par Dieu à soumettre aux apôtres l’Évangile qu’il transmet aux païens. Il ne s’agit pas de son Évangile à lui qu’il prêche comme il veut et quand il veut. La dimension ecclésiale et communautaire est toujours présente dans la prière et l’enseignement, rien à voir avec cette attitude individualiste contemporaine qui veut faire de la foi un simple lien direct avec Dieu en m’arrangeant comme je veux sans la médiation d’aucune personne ou institutions. Le Dieu que j’invoque comme Père est le Père de la personne que je déteste et il veut que je lui pardonne comme lui aussi nous pardonne.
3. Dans l’unité et la charité à laquelle nous sommes tous appelés il y a de la place pour la diversité. Dieu a choisi deux instruments pour porter le même Évangile à deux publics différents. Le contenu est le même, mais les méthodes peuvent changer. Paul a dû jouer le rôle de philosophe à Athènes pour toucher les cœurs de ces gens-là habitués aux discours. Saint Pierre aurait difficilement entrepris une telle aventure. C’est l’Esprit qui guide les disciples de tous les temps à porter cet Évangile à tous les hommes et à notre époque nous sommes invités à faire preuve de discernement pour trouver les voix qui conduisent aux cœurs de nos contemporains. Que sainte Faustine nous aide dans cette mission, elle qui nous rappelle que la miséricorde est une voix incontournable, en elle « se joue notre crédibilité ».