Comme certains parlaient du Temple, des belles pierres et des ex-voto qui le décoraient, Jésus leur déclara : « Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit. »
Ils lui demandèrent : « Maître, quand cela arrivera-t-il ? Et quel sera le signe que cela est sur le point d’arriver ? »
Jésus répondit : « Prenez garde de ne pas vous laisser égarer, car beaucoup viendront sous mon nom, et diront : “C’est moi”, ou encore : “Le moment est tout proche.” Ne marchez pas derrière eux !
Quand vous entendrez parler de guerres et de désordres, ne soyez pas terrifiés : il faut que cela arrive d’abord, mais ce ne sera pas aussitôt la fin. » Alors Jésus ajouta : « On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume. Il y aura de grands tremblements de terre et, en divers lieux, des famines et des épidémies ; des phénomènes effrayants surviendront, et de grands signes venus du ciel.
Ce matin, tu veux me montrer que le monde créé est un monde qui passe et qu’à ton retour dans la gloire, tout disparaîtra. Seigneur, apprends-moi à bien peser le poids du temps que tu me donnes à vivre sur cette terre. Ne permets pas que je me sépare de toi.
1. « De tout ce qui vous entoure, il ne restera pas pierre sur pierre ». Seigneur, tu veux me faire comprendre qu’à la fin du monde, lors de ton retour en gloire, tout ce que je vois, tout ce que j’entends, tout ce qui fait mon existence quotidienne, tout ce qui est sorti de tes mains, disparaîtra. Que savons-nous de la fin du monde ? Rien ! Ni de son avènement, ni de sa durée, ni de sa forme et ni même de son déroulement. Seul le Père le sait !
Que me servirait-il de construire des greniers pour y entasser les richesses que tu m’as données. Seigneur, lors de ton retour, ces richesses ne serviront à rien : c’est maintenant qu’il faut que je les « rentabilise ». Mais tu sais bien que sans ta grâce, je ne serai pas capable de les partager avec ceux qui m’entourent. Seigneur, ces richesses passeront mais elles se garderont siècles après siècles si tu leur fais toi-même porter le fruit que tu attends d’elles (Lc 12, 21).
2. Prenez garde aux faux prophètes. Seigneur, tu sais bien à quel point notre civilisation actuelle veut être efficace, rentable, dynamique et à quelle vitesse elle se jette sur les fausses espérances que lui fait miroiter sa conception d’un futur enchanteur, mais qui te tourne le dos, d’un futur libre par rapport à toi, un futur qui utilisera ce que tu donnes mais sans toi ! L’homme d’aujourd’hui est pris dans le tourbillon du relativisme. Il a bien souvent perdu le sens de l’absolu. Tu nous mets en garde contre ces prophètes qui ne parlent que de jours meilleurs et anesthésient notre attention et notre conscience. Seigneur, que toutes ces inventions et découvertes en tout genre ne nous enivrent pas de leurs faux espoirs.
3. « Il y aura des phénomènes terribles et, venant du ciel, de grands signes ». Il y aura de grands tremblements de terre, des choses effrayantes apparaîtront dans le ciel. Tu nous parles de persécutions, de violences inimaginables, de cruauté, d’invasion du mal sous toutes ses formes. Le Malin mettant toute son astuce à se transformer en ange du bien veut faire adhérer notre vanité à ses mensonges alors que notre esprit humain est loin d’en détecter le venin : « Soyez candides comme des colombes et prudents comme des serpents » (Mt 10, 16).
Là, je repense à cet épisode où les disciples sont pris dans une tempête sans précédent alors que tu dors dans la barque. Ils sont effrayés et te prient de leur porter secours. « Mais où est votre foi ! » et toi, tu imposeras le silence à tout ce vacarme (Lc 8, 26).