Alors arrivent sa mère et ses frères. Restant au-dehors, ils le font appeler. Une foule était assise autour de lui ; et on lui dit : « Voici que ta mère et tes frères sont là dehors : ils te cherchent. » Mais il leur répond : « Qui est ma mère ? qui sont mes frères ? » Et parcourant du regard ceux qui étaient assis en cercle autour de lui, il dit : « Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. »
Ce passage invite à lire le texte quelques versets plus haut pour voir d’où arrivent ces « frères » accompagnant la Mère ? Ces versets décrivent l’attitude des « parents de Jésus » qui cherchent à l’approcher et à faire cesser son enseignement parce qu’ils considèrent « qu’il a perdu la tête… et qu’il est possédé par un esprit impur ». Jésus le sait et reste au-dessus de ces accusations. Gardant son calme, il ne cherche ni à les détromper ouvertement, ni à se justifier publiquement.
1. « Alors arrivent sa mère et ses frères ».
On pourrait se demander qui sont ces « frères » de Jésus qui arrivent avec Marie, sa Mère, si on ignore que l’usage oriental et dans les textes de l’Écriture, ce mot désigne des cousins ou des parents plus éloignés ou même des habitants d’une même région.
L’Évangile évoque des rapports ambigus entre Jésus et ses « frères ». Saint Luc raconte qu’il a échappé à une agression à Nazareth grâce son courage, son autorité et son sang-froid. On sait en effet que ses auditeurs l’avaient conduit jusqu’en haut d’une colline près de Nazareth, pour le pousser et le jeter en bas « mais, lui passant au milieu d’eux, allait son chemin » dit l’évangéliste (Lc 4, 30).
Et là, dans le passage d’aujourd’hui, alors qu’une foule est assise tout autour de lui, écoutant ses enseignements dans le calme, sa « famille », ses « frères », restent certains qu’ils doivent intervenir parce qu’il a perdu la tête et qu’un esprit mauvais le tourmente. Ils reviennent à la charge et le font appeler : ils veulent le voir, le faire sortir de là et l’amener ailleurs. On prévient Jésus.
2. « Qui est ma mère ? Qui sont mes frères ? »
Jésus connaît ceux qui viennent le chercher. Il sait que certains d’entre eux croient qu’il est habité par un esprit impur. Ont-ils emmené Marie avec eux pour avoir une plus grande autorité face à lui. Ils savent que Jésus reste toujours très proche de sa Mère. Mais là, sans se laisser influencer par la présence de sa Mère, avec fermeté et adresse, Jésus indique la véritable identité de ceux qui lui sont proches : sa Mère et ses frères. Cette réflexion les oblige à entrer en eux-mêmes et voir s’ils sont véritablement en train de faire la volonté de Dieu comme ils le disent et l’affirment.
3. « Parcourant du regard ceux qui étaient assis en cercle autour de lui ».
En prononçant ces mots, Jésus n’accuse pas, ne corrige pas, ne juge pas. Il n’est pas là pour régler ce genre de difficultés de voisinage où le « frère » accuse le « frère » et jalouse le troisième. Non, ceux qui sont là, assis autour de lui et qui l’écoutent, connaissent sa charité, sa droiture d’intention, sa conduite intérieure qui le pousse à faire ce pour quoi il a été envoyé. Jésus laisse chacun faire l’analyse de sa conduite personnelle face à la volonté de Dieu. Il assure à tous ceux qui l’écoutent que « celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour lui un frère, une sœur, une mère ».