Nul n'est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'homme.
De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l'homme soit élevé, afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle.
Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle.
Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.
La fête de l’exaltation de la Sainte Croix est une fête remplie d’espérance : par la croix, nous sommes lavés de notre faute et invités à retrouver l’amour du Père. Que cette espérance nous engage à une fidélité absolue, malgré les croix de chaque jour.
1. Qui est le Fils de l’homme dont parle le Christ ? Ici, s’adressant à Nicodème, notable parmi les juifs et très instruit dans les Écritures, Jésus veut indiquer qu’en se faisant homme, il est vraiment descendu du ciel, et il annonce ce qu’il est venu faire : il n’est pas venu juger les hommes mais leur donner la vie éternelle. Cette façon de se nommer signifie sa mission sur la terre au milieu des hommes. Il l’accomplira devant les foules en toute occasion, par exemple lors de la guérison du paralytique, face aux scribes qui l’accusent de blasphémer. Pour montrer qu’il a bien le pouvoir correspondant à cette fonction, il ordonne d’ailleurs au paralytique de se lever et de rentrer chez lui (Mt 9, 6). Ainsi leur démontre-t-il que « le Fils de l’homme » a bel et bien ce pouvoir. Devant ce fait, les foules sont dans la crainte respectueuse du divin et « glorifient Dieu d’avoir donné un tel pouvoir aux hommes » (Mt 9, 8).
Ici, Jésus fait référence au serpent de bronze que Dieu avait demandé à Moïse d’élever dans le désert, pour que ceux qui avaient été mordus par un serpent « brûlant » soient guéris : la victime, en effet, conservait la vie en regardant le serpent de bronze. Il se compare à ce serpent et annonce qu’il donnera la vie à ceux qui se tourneront vers lui, lorsqu’il aura lui-même été élevé de terre.
La morsure du serpent, c’est-à-dire la récrimination contre Dieu et contre Moïse, - en fait le péché -, n’était guérie qu’à condition de regarder ce serpent de bronze élevé de terre : ici, le verbe « regarder » signifie adorer. En se comparant au serpent sauveur, Jésus promet de donner la vie éternelle à celui le regarderait, qui l’adorerait, quand il aurait été crucifié.
2. Dieu a donné son Fils unique : Dans sa Lettre aux Galates, saint Paul évoque cette bonté et ces insondables largesses divines : « quand vint la plénitude des temps, Dieu envoya son Fils, né d’une femme, né sujet de la Loi afin de racheter les sujets de la Loi, afin de nous conférer l’adoption filiale… » (Ga 4, 4-5).
Avec la IVe prière eucharistique, l’Église entière loue et remercie ce Dieu très bon, qui n’a pas abandonné ses enfants au pouvoir de la mort mais a envoyé son Fils unique qui s’est dépouillé de tout, y compris de sa dignité humaine. « Tu as tellement aimé les hommes… que tu nous as envoyé ton propre Fils pour qu’il soit notre Sauveur. Conçu de l’Esprit Saint, né de la Vierge Marie, il a vécu notre condition d’homme en toute chose excepté le péché. Pour accomplir le dessein de ton amour, il s’est livré lui-même à la mort et, par sa résurrection, il a détruit la mort et renouvelé la vie. »
Après sa résurrection, ce Fils unique a envoyé l’Esprit Saint pour guider l’Église et « faire sa demeure » en chaque croyant. Cet Esprit va « nous rappeler tout ce que le Seigneur Jésus nous a dit » (Jn 14, 26). Et, la Sainte Trinité étant indissociable, cet Esprit Saint ne vient pas seul, le Fils et le Père sont aussi présents : La Trinité Sainte établit sa demeure au cœur du baptisé, qui est invité à la « regarder », à la bénir, à la louer et à lui parler, à chaque instant de son existence. Ainsi, nous découvrons un Dieu Père, rempli d’amour et de miséricorde, qui nous attend les bras ouverts, comme il attendait le fils prodigue.
3. Pour que le monde soit sauvé par lui : Nous savons que « au soir de notre vie, nous serons jugés sur l’amour » ; ce jugement sera celui de Dieu et nous serons jugés avec justice et miséricorde. Notre façon de vivre la charité sera la mesure dont il se servira. La charité dépasse tout et demeure à jamais : les dons surnaturels disparaîtront. « Nous ont aussi été données la foi, l’espérance et la charité, mais la plus grande des trois, c’est la charité : elle est longanime, elle est serviable, elle ne cherche pas son intérêt… elle ne jalouse pas, ne fait rien d’inconvenant, ne s’irrite pas, ne tient pas compte du mal… elle met sa joie dans la vérité… Elle ne passera jamais ! » (cf 1Co 12).
Si nous écoutons les enseignements du Christ et les pratiquons, « notre maison sera bâtie sur le roc: la pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé… la maison ne s’est pas écroulée… » (Mt 7, 24-25).