En ce temps-là, la mère de Jacques et de Jean, fils de Zébédée, s’approcha de Jésus avec ses fils Jacques et Jean, et elle se prosterna pour lui faire une demande. Jésus lui dit : « Que veux-tu ? » Elle répondit : « Ordonne que mes deux fils que voici siègent, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ton Royaume. » Jésus répondit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire ? » Ils lui disent : « Nous le pouvons ». Il leur dit : « Ma coupe, vous la boirez ; quant à siéger à ma droite et à ma gauche, ce n’est pas à moi de l’accorder ; il y a ceux pour qui cela est préparé par mon Père. » Les dix autres, qui avaient entendu, s’indignèrent contre les deux frères. Jésus les appela et dit : « Vous le savez : les chefs des nations les commandent en maîtres, et les grands font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne devra pas en être ainsi : celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur ; et celui qui veut être parmi vous le premier sera votre esclave. Ainsi, le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. »
C’est ta face, Seigneur, que je recherche, ne me cache point ta face. Tu es ma lumière, tu es mon salut, avec toi je n’ai rien à craindre. Tu es le rempart de ma vie, je ne tremble point. Je te demande une chose, Seigneur, la seule chose que je cherche : habiter ta Maison tous les jours de ma vie, savourer ta douceur, rechercher ton palais.
1. Le texte d’aujourd’hui, proposé en la fête de l’apôtre saint Jacques, frère de Jean, se situe juste avant l’entrée messianique de Jésus à Jérusalem. Cette entrée, c’était l’événement que tous ses disciples attendaient : enfin, le Messie allait se manifester ! Il allait balayer la domination romaine, dépouiller les riches. Ceux qui seraient auprès de lui recevraient sans doute une part de sa victoire. D’où la demande de la mère de Jacques et Jean : Seigneur, que mes fils soient à ta droite et à ta gauche, qu’ils reçoivent les places les plus proches de toi. Quelle mère ne présenterait pas légitimement cette demande ? Mais voilà pour Jésus une occasion de bien expliquer en quoi consiste sa venue messianique et son royaume. Mon royaume à moi, dit Jésus, ne consiste pas dans l’opulence ou la domination. Ma force consiste à servir, ma richesse à tout donner. C’est le grand paradoxe de la Croix, omniprésent dans la vie du Rédempteur. Jésus monte à Jérusalem pour y être crucifié en pardonnant à ses ennemis.
2. L’Église a toujours compris ce passage de l’Évangile comme un commandement à aimer et à servir. Les disciples referont le geste du lavement des pieds en distribuant leurs biens à la communauté et en s’occupant des pauvres et des veuves. Saint Martin offrira la seule partie du manteau qui lui appartenait au mendiant grelottant aux pieds de sa monture. François d’Assise embrassera le lépreux que personne n’approchait et découvrira ainsi Jésus-Christ lui-même qui s’était caché sous ses traits. Mère Teresa voudra mourir avec ceux qu’elle sert. Que d’œuvres de charité entreprises par des chrétiens qui ont entendu la Parole de Jésus et ont voulu la suivre ! « Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie… ».
3. Voilà ce que dit la Parole d’aujourd’hui, ce qu’elle a dit à l’Église. Et à moi, que me dit-elle ? Il ne s’agit pas de s’abstenir de demander à Jésus de boire à sa coupe, mais de bien comprendre à quelle coupe Jésus a bu. Aujourd’hui je rencontrerai des occasions de servir, de m’abaisser, de passer en deuxième place : puissé-je y voir une invitation de Jésus à boire à sa coupe ! Tous les ans, plusieurs milliers de personnes prennent le chemin de Compostelle. Ils veulent trouver une voie. Certains d’entre nous ont peut-être parcouru une partie de ce chemin physiquement. Ce qui est sûr, c’est que nous sommes tous appelés à le découvrir spirituellement : mettons-nous à l’école de saint Jacques, qui ayant entendu la Parole de Jésus, est allé très loin dans le service et le détachement de soi-même et faisons de même.