Alors arriva la fête de la dédicace du Temple à Jérusalem. C’était l’hiver.
Jésus allait et venait dans le Temple, sous la colonnade de Salomon.
Les Juifs firent cercle autour de lui ; ils lui disaient : « Combien de temps vas-tu nous tenir en haleine ? Si c’est toi le Christ, dis-le nous ouvertement ! »
Jésus leur répondit : « Je vous l’ai dit, et vous ne croyez pas. Les œuvres que je fais, moi, au nom de mon Père, voilà ce qui me rend témoignage.
Mais vous, vous ne croyez pas, parce que vous n’êtes pas de mes brebis. Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, et personne ne les arrachera de ma main.
Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut les arracher de la main du Père.
Le Père et moi, nous sommes UN. »
Ô doux Jésus, pasteur de nos âmes, nous croyons que tu es le Christ. Nous faisons mémoire de tes œuvres et nous croyons aux témoignages qui font résonner ta voix, dans nos cœurs comme dans le Temple. C’est toi qui nous conduis vers la vie éternelle et nous voulons te suivre, car tu es un avec le Père, notre Créateur. Tu es notre Sauveur. Donne-nous par ton Esprit la nouvelle haleine de vie.
1. On célébrait la fête de la dédicace du Temple à Jérusalem. La présence de Jésus dans le Temple de Jérusalem semble introduire une antinomie entre lui et l’ancienne institution. La dédicace représentait la consécration du sanctuaire, constitutif pour l’identité du peuple élu. Bâti avec tant de soin et d’efforts, de nombreuses fois profané par les païens, puis reconquis au prix du sang des martyrs d’Israël, le Temple garantissait l’accomplissement de l’Alliance et des promesses de Dieu.
Jésus dérange les esprits : il les tient en haleine. La question qui ronge les Juifs est celle de son identité. Mais la question n’est pas ouverte, elle inclut déjà leur réponse à eux. Si Jésus est le Christ (Messie de Dieu), leur Temple ne serait plus le référentiel suprême et immuable de Dieu ; car, en effet, il ne l’est plus. Le nouveau Temple sera reconstruit et consacré par le sang du Christ.
2. « Les œuvres que je fais, voilà ce qui me rend témoignage ». Les signes qui sont demandés à Jésus, il les a déjà donnés : les œuvres lui rendent le témoignage nécessaire. En effet, c’est un devoir de fournir des preuves à ce qu’on avance, et Jésus ne manque pas d’accomplir son devoir. Mais l’incrédulité des Juifs les maintient en haleine. Ils ne « respirent » pas tranquillement, ils ne sont pas habités par un esprit de paix, l’Esprit de Jésus, don du Père.
Le témoignage que rendent les œuvres en faveur de Jésus est d’autant plus nécessaire, que les Juifs sont en train de lui faire un procès. De quelles œuvres parle-t-il ? Celles-ci ne se limitent pas aux paroles et aux gestes de Jésus : l’œuvre, c’est celle des croyants, des disciples, de la sanctification des âmes. À nous de déposer le témoignage pour Jésus, de son œuvre. En suis-je capable ? Ma foi chrétienne a-t-elle un impact dans ma vie ?
3. Jésus, le pivot de la communion avec Dieu. En disant « mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent » et « le Père et moi, nous sommes UN », Jésus révèle les deux principales directions vers lesquelles s’étend son être (son identité) : Dieu et le Fils du Père. En tant que Fils du Père, Jésus est co-naturel à nous et fait de nous des fils. En tant que Dieu, il est un avec le Père, car il n’y a qu’un seul Dieu.
Jésus nous conduit en bon pasteur, en prenant soin de connaître personnellement chacune de ses brebis. Tantôt il nous pousse, tantôt il nous suit… ainsi est faite la nature qui marche par la spontanéité et la gratuité. Les êtres vivants ne sont pas des machines qui obéissent à des systèmes linéaires, même si elles conduisent vers un but précis : il n’y a pas de source de vie et de béatitude en dehors de la Source… Mais le chemin vers la Source est celui de l’humanité, qui nous est ouvert en celui qui nous rejoint, Jésus, le Christ, pour nous unir à celui qu’il est : Dieu.