« Le publicain redescendit dans sa maison ; c’est lui qui était devenu juste, plutôt que le pharisien »

dim 23/10/2016
Fête du jour: 
30e dimanche du Temps Ordinaire

Chapitre d'Evangile:

Verset de début: 
9
Verset de fin: 
14
Evangile: 

À l’adresse de certains qui étaient convaincus d’être justes et qui méprisaient les autres, Jésus dit la parabole que voici : « Deux hommes montèrent au Temple pour prier. L’un était pharisien, et l’autre, publicain (c’est-à-dire un collecteur d’impôts). Le pharisien se tenait debout et priait en lui-même : “Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes – ils sont voleurs, injustes, adultères –, ou encore comme ce publicain. Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne.”
Le publicain, lui, se tenait à distance et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : “Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis !” Je vous le déclare : quand ce dernier redescendit dans sa maison, c’est lui qui était devenu un homme juste, plutôt que l’autre. Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé. »

Prière: 

Seigneur, comme le pharisien et le publicain, je monte dans mon temple intérieur pour te prier. Ces deux hommes-là ont gravi l’escalier majestueux qui menait à la belle Porte, ils ont traversé la grande esplanade avant d’arriver dans la cour d’Israël, d’où ils voyaient les prêtres offrir les sacrifices. Moi, Seigneur, je ne vois ni colonnes de marbre, ni portes de bronze, mais je sais que tu as fait de mon cœur ton sanctuaire. Par ta grâce, tu es bien plus présent en moi maintenant que dans le Temple de Jérusalem il y a deux mille ans.

Demande: 
Seigneur, montre-toi favorable au pécheur que je suis !
Points de réflexion: 

1. La parabole du pharisien et du publicain me transporte dans la cour intérieure du Temple, au cœur de la ville sainte. C’est un endroit toujours rempli de prêtres, de lévites et de Juifs pieux qui viennent verser de l’argent dans les caisses du trésor, offrir des sacrifices ou, tout simplement, prier. Insensible à ce tumulte incessant, le pharisien se tient debout, tout devant, et prie en silence. Si je le voyais de loin, je pourrais penser : « Voilà vraiment un saint homme de Dieu ! Quelle paix intérieure ! D’ailleurs on raconte qu’il vient au Temple tous les jours et qu’il jeûne non pas une fois par semaine, comme tout le monde, mais deux fois ». D’ailleurs, c’est aussi l’opinion que ce pharisien porte sur lui-même. Quelle terrible illusion ! Il est convaincu de sa sainteté, il se croit tout proche de Dieu, mais qu’il en est loin ! Il est tellement plein de lui-même qu’il ne laisse aucune place pour le Seigneur dans sa vie. Et moi ? Suis-je satisfait de ma vie ? Est-ce que je repousse toujours à plus tard le sacrement de la pénitence parce que je me crois sans péché ? Seigneur, libère-moi de l’illusion du pharisien !
Comment savoir si je suis un pharisien ? Je dispose d’un indice : mon regard sur les autres. Si j’ai tendance à les mépriser, à me croire meilleur que les autres, alors je cours le danger d’être plongé dans l’illusion de l’orgueil.

2. C’est maintenant le tour du publicain. J’imagine cet homme, avec ses vêtements à la mode et sa barbe soigneusement taillée. Cela fait sans doute longtemps qu’il n’est pas monté au Temple, où il se tient debout, quelques pas en arrière du pharisien. Il a les yeux fixés sur la poussière du sol. Chaque fois qu’il se frappe la poitrine, on l’entend murmurer « Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis ! » Je pourrais être tenté de lui dire : « Frappe-toi plus fort, tu en as bien besoin ! Tu sens l’argent sale à trois kilomètres ». Et pourtant, le Seigneur m’apprend que c’est lui qui a été justifié, et pas le pharisien. Pourquoi ? Parce qu’il a eu l’humilité non seulement de reconnaître son péché, mais surtout de revenir au Seigneur comme le Fils prodigue.
Et moi ? Reconnais-je mes fautes ? Est-ce que je prends la peine de demander pardon au Seigneur avant chaque moment de prière ? Est-ce que je profite du Confiteor du début de la messe pour implorer le Seigneur avec confiance filiale ? Contrairement au pharisien, le publicain savait bien qu’il était un serviteur inutile, que ses œuvres n’avaient aucune valeur devant Dieu. Il n’attendait rien de ses propres mérites, mais tout du bon plaisir du Seigneur. C’est justement l’attitude que m’enseigne sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, la petite voie : « Ce n'est pas à la première place, mais à la dernière que je m'élance, au lieu de m'avancer avec le pharisien, je répète, remplie de confiance, l'humble prière du publicain, mais surtout j'imite la conduite de Madeleine, son étonnante ou plutôt son amoureuse audace qui charme le Cœur de Jésus, séduit le mien. Oui je le sens, quand même j'aurais sur la conscience tous les péchés qui se peuvent commettre, j'irais le cœur brisé de repentir me jeter dans les bras de Jésus, car je sais combien il chérit l'enfant prodigue qui revient à lui » (Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, fin du Manuscrit C).

Dialogue: 
Seigneur, tu connais mes nombreux péchés. Illumine ma conscience pour que je puisse les reconnaître ! Mais ne permets pas que je tombe sous le poids de la culpabilité ! Que la connaissance de mes fautes soit l’occasion de venir me jeter dans tes bras !
Résolution: 
Ce soir, avant de me coucher, je ferai un examen de conscience pour déceler mes péchés et me jeter avec ma misère dans les bras de Jésus.