En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Vous avez appris qu’il a été dit : Tu ne commettras pas d’adultère. Eh bien ! moi, je vous dis : Tout homme qui regarde une femme avec convoitise a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur. Si ton œil droit entraîne ta chute, arrache-le et jette-le loin de toi, car mieux vaut pour toi perdre un de tes membres que d’avoir ton corps tout entier jeté dans la géhenne. Et si ta main droite entraîne ta chute, coupe-la et jette-la loin de toi, car mieux vaut pour toi perdre un de tes membres que d’avoir ton corps tout entier qui s’en aille dans la géhenne. Il a été dit également : Si quelqu’un renvoie sa femme, qu’il lui donne un acte de répudiation. Eh bien ! moi, je vous dis : Tout homme qui renvoie sa femme, sauf en cas d’union illégitime, la pousse à l’adultère ; et si quelqu’un épouse une femme renvoyée, il est adultère. »
Seigneur, viens en mon cœur. C’est là que tu veux habiter, à l’intérieur de moi. C’est là que je peux découvrir ta présence.
1. Ce passage se situe dans le cadre du sermon sur la montagne, qui commence par les béatitudes. Jésus reprend aussi quelques-uns des commandements que le peuple hébreu avait reçus par l’intermédiaire de Moïse pour les expliquer en profondeur. Jésus cite ici : « Tu ne commettras pas d’adultère ». L’adultère, affirme Jésus, commence dans le regard. Or notre regard dépend de notre cœur.
2. Un cœur qui aime est un cœur qui recherche le bien des autres. Un cœur qui n’aime pas ne regarde pas les autres en fonction de leur bien, mais de son propre intérêt, sans considérer que l’autre est aussi une personne qui doit être respectée pour ce qu’elle est. Seul l’amour, au bout du compte, nous permet d’avoir un regard juste sur les autres, un regard qui voit les autres comme des personnes et non comme des objets à sa disposition. On se regarde soi-même et on regarde les autres de manière juste, seulement avec un cœur qui aime et qui recherche le bien. Jésus nous fait bien comprendre l’importance d’avoir un regard et des gestes respectueux envers les autres par ces exagérations : arrache ton œil, coupe ta main ! Utiliser de manière fausse la sexualité d’une personne, c’est blesser l’un de ses aspects les plus intimes, les plus profonds ; c’est utiliser cette personne, dans ce qu’elle a de plus personnel, comme une chose, comme un objet.
3. Jésus va jusqu’au regard et jusqu’au cœur. Or nous savons que nous avons bien du mal à contrôler ce qui se passe en notre intérieur. C’est pour cela que ce que demande Jésus n’est possible qu’avec une véritable vie chrétienne : c’est-à-dire avec la présence de Jésus lui-même dans notre cœur. Ainsi ce n’est plus avec notre regard et notre cœur que nous voyons les autres (et que nous nous voyons nous-mêmes), mais avec le regard et le cœur même de Jésus. C’est un apprentissage qui peut prendre du temps, sans doute toute la vie, mais vers lequel nous devons tendre de toutes nos forces.