Comme les pharisiens demandaient à Jésus quand viendrait le règne de Dieu, il leur répondit : « Le règne de Dieu ne vient pas d'une manière visible. On ne dira pas : 'Le voilà, il est ici !' ou bien : 'Il est là!' En effet, voilà que le règne de Dieu est au milieu de vous. »
Et il dit aux disciples : « Des jours viendront où vous désirerez voir un seul des jours du Fils de l'homme, et vous ne le verrez pas. On vous dira : 'Le voilà, il est ici ! il est là !' N'y allez pas, n'y courez pas. En effet, comme l'éclair qui jaillit illumine l'horizon d'un bout à l'autre, ainsi le Fils de l'homme, quand son Jour sera là. Mais auparavant, il faut qu'il souffre beaucoup et qu'il soit rejeté par cette génération. »
Marie, fais-moi entrer dans ton cœur. Que je puisse goûter à la joie d’une âme remplie de la présence de Dieu.
« Mon âme exalte le Seigneur,
exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !
Il s’est penché sur son humble servante » (Lc 1, 46-48).
1. « Le règne de Dieu ne vient pas d'une manière visible » (Lc 17, 20). Jésus dit à mon âme : mon royaume c’est le paradis, où règne l’amour. Là où est l’amour, je suis là, et là est mon règne. Les pharisiens espéraient un règne humain, un territoire, une armée, un roi et une abondance de biens, signes de mon amour. Mais désormais, Théophile, c’est l’amour - même qui vient habiter et régner dans vos cœurs.
2. « Voilà que le règne de Dieu est au milieu de vous » (Lc 17, 21). Là où l’amour déborde des cœurs en tendresse et en charité, là est mon règne. Il est au milieu de vous sous de multiples formes : « L’amour prend patience ; l’amour rend service ; l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil ; il ne fait rien d’inconvenant ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s’emporte pas ; il n’entretient pas de rancune ; il ne se réjouit pas de ce qui est injuste, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ; il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout ».
Et sais-tu, Théophile, que tu construis aussi mon règne en m’offrant simplement ton effort pour faire ton devoir. Car c’est là aussi une façon de me rendre gloire, que d’accomplir ma volonté avec simplicité, comme l’arbre qui vit dans la forêt où je l’ai semé.
3. « Il faut qu'il souffre beaucoup et qu'il soit rejeté par cette génération » (Lc 17, 25). Mon règne s’étend par l’amour, et « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » (Jn 15, 13). Par mon sacrifice sur la croix, j’ai donné un sens à la souffrance : je l’ai convertie en un moyen privilégié d’aimer. Désormais, lorsqu’elle est accueillie comme don de soi-même, comme participation à ma croix, elle devient un canal qui répand l’eau de la vie dans le royaume des cœurs : comme tu peux le constater dans la captivité qu’a dû souffrir mon serviteur Paul : « Moi, Paul, qui suis un vieil homme, moi qui suis aujourd'hui en prison à cause du Christ Jésus, j'ai quelque chose à te demander pour Onésime, mon enfant à qui, dans ma prison, j'ai donné la vie du Christ » (Phm 1, 9-10).