Le scandale

1. « Il est inévitable que surviennent des scandales, des occasions de chute (…) ».
La constitution pastorale Gaudium et Spes est un important document donné au monde après le Concile Vatican II qui insiste sur le caractère communautaire de chaque personne vivant dans le monde. « Ce bien commun doit toujours être orienté vers le progrès des personnes qui s’édifie sur la justice et qui est vivifié par l’amour » (CEC 1907-1912) et ceci demande à chacun d’agir pour la justice de la vie en société, chacun voulant « le bien de l’autre ». Malheureusement, à cause de notre nature déviée par le péché, nous avons beaucoup de difficultés à reconnaître la dignité de chaque personne humaine que nous rencontrons dans notre vie, dans notre travail, nos relations, etc. Cette personne a les mêmes droits que moi… En toute justice, si je défends mes droits, elle a aussi le droit et le devoir de défendre les siens. La vie en société est une vie en commun et elle et moi avons le devoir de rechercher ce bien commun qui doit nous réunir.
On sait que le mal est entré dans le monde par la faute d’un seul mais combien plus ceux qui reçoivent la grâce et la justice régneront-ils dans la vie par le seul Jésus-Christ (cf. Rm 5, 15).

2. « Prenez garde à vous-mêmes ! Si ton frère a commis un péché, fais-lui de vifs reproches, et, s’il se repent, pardonne-lui. »
La conscience du péché s'est considérablement affaiblie dans le monde contemporain : indifférence religieuse diffuse, refus de ce que la droite raison et la Révélation nous disent de Dieu, prétention à une liberté absolue, abandon de certaines valeurs morales fondamentales, etc.
« Si ton frère a commis un péché (…) » : ce péché est souvent en grande partie inconscient chez nos contemporains et c’est pourquoi Jean-Paul II a proposé la nouvelle évangélisation. Il nous envoie, nous les membres de l’Église, corps mystique du Christ, annoncer le salut à ceux qui l’ont oublié ou qui n’en ont peut-être jamais entendu parler.

3. « Les Apôtres dirent au Seigneur : « Augmente en nous la foi ! »
Et nous, face à cette mission, nous avons vraiment besoin de nous tourner vers le Christ en l’implorant pour recevoir ce don gratuit mais indispensable pour chacun d’entre nous.
Avoir la foi c’est « faire confiance ». Dans un autre passage, le Christ nous dit que si nous avions la foi, nous déplacerions des montagnes : là il prend l’exemple d’un arbre. D’une image à l’autre on voit bien que ce qui est demandé dépasse totalement nos pauvres forces humaines. Et le Seigneur attend de nous cet acte de foi. Il faut avoir aussi l’espérance et la patience parce que « nos esprits et nos cœurs sont sans intelligence, lents à croire tout ce qu’ont dit les prophètes » (Lc 24, 25) mais cette attente est aussi une éducation du Seigneur qui veut façonner nos cœurs à l’espérance.