En ce temps-là, Jésus disait : « Lequel d’entre vous, quand son serviteur aura labouré ou gardé les bêtes, lui dira à son retour des champs : “Viens vite prendre place à table” ? Ne lui dira-t-il pas plutôt : “Prépare-moi à dîner, mets-toi en tenue pour me servir, le temps que je mange et boive. Ensuite tu mangeras et boiras à ton tour” ? Va-t-il être reconnaissant envers ce serviteur d’avoir exécuté ses ordres ? De même vous aussi, quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné, dites : “Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir” »
Oui, Seigneur, je suis un serviteur inutile puisque tu m’as créé alors que tu n’avais pas besoin de moi. Pourtant, Seigneur, c’est toi qui m’as créé et tu m’as donné une place dans ton Corps mystique où nous avons chacun une place et une mission à remplir. Accorde-moi la grâce de me mettre à ton école et de te suivre sur le chemin de la douceur et de l’humilité.
1. « Lequel d’entre vous… ? »
Quand tu t’adresses à tes apôtres et à tes disciples, tu les connais suffisamment pour savoir que leur amour-propre impatient, égoïste et vaniteux ne les aidera pas suivre gratuitement et réellement ton exemple de service. Tu sais que tes serviteurs, que ce soit tes apôtres ou nous-mêmes aujourd’hui, ne savent pas vraiment remercier ceux qui leur ont rendu service d’une façon ou d’une autre et ni les inviter au repos à leur retour des champs. Nous manifestons toujours le besoin d’être servis immédiatement et sans même attendre que les autres aient repris des forces.
2. « Va-t-il être reconnaissant envers ce serviteur d’avoir exécuté ses ordres ? »
Tu sais bien Seigneur que bien souvent nous nous sentons fatigués de ce que nous avons accompli, fatigue physique normale, mais aussi sensibilité excessive qui note sans délais et immédiatement la non-reconnaissance ou l’indifférence de ceux auxquels nous avons rendu un petit service.
Et envers toi, Seigneur, est-ce que je sais te remercier de tout ce que tu m’accordes ? Quelle est ma façon de te remercier ? Suis-je reconnaissant ? Bien souvent je ne pense pas à te remercier ou alors, c’est un merci des lèvres sans participation du cœur à ce qu’elles prononcent.
3. « De même vous aussi, quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné. »
Le secret de cette parabole réside en ce que le Seigneur parle de notre attitude, et non de son attitude envers nous. Si nous avons été capables de « servir » le Seigneur, cela ne nous autorise pas à chercher la récompense ici-bas. Le Père sait tout ce que nous avons reçu et ce que nous lui avons rendu : il en tiendra compte au moment opportun.
Mais, que signifie le mot « inutile » ? Oui, nous sommes vraiment des serviteurs inutiles puisque le Père céleste n’a aucun besoin de nous ni de notre aide. Mais il sait de quoi nous avons besoin pour répondre au plan de salut éternel qu’il a prévu pour nous. Si nous n’y adhérons pas, nous ne serons pas sauvés. La seule chose qu’il nous demande est d’engager notre liberté en lui répondant oui ou non. Et si nous lui répondons « oui », nous sommes invités à suivre son Fils pour entrer dans la gloire éternelle et à y participer.
Notre utilité est de savoir répondre « oui » à ses désirs de bien pour nous.