Levant les yeux, il vit les gens riches qui mettaient leurs offrandes dans le Trésor.
Il vit aussi une veuve misérable y mettre deux petites pièces de monnaie.
Alors il déclara : « En vérité, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres. Car tous ceux-là, pour faire leur offrande, ont pris sur leur superflu mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle avait pour vivre. »
Seigneur, au lendemain de la solennité du Christ-Roi, je viens à nouveau en esprit devant toi, mon roi et mon Dieu. Je te supplie de venir dans mon cœur et d’y régner sans partage. Que ta volonté soit faite à chaque instant de ma vie !
1. Ce passage de l’Évangile me transporte dans la cour du Temple, aujourd’hui bondée à cause de la grande fête de la Pâque, qui est toute proche. Depuis l’entrée triomphale du Christ à Jérusalem, il y a quelques jours, de nombreux disciples sont venus au Temple pour le voir. Ils ont observé comment il avait chassé les marchands et ils ont admiré comment il avait déjoué les pièges des pharisiens et des sadducéens. De ce duel, le Christ est sorti vainqueur, mais condamné. Il sait qu’il n’a plus rien à faire au Temple, mais avant de quitter le lieu saint, il veut donner une dernière leçon à ses disciples.
Assis dans la cour des femmes, en face des treize troncs dans lesquels les Juifs versaient leurs aumônes pour le sanctuaire, les disciples s’habituent rapidement au cliquetis des pièces sonnantes et trébuchantes que les riches y jettent. Inutile de dire que la petite veuve qui s’approche pour y verser deux piécettes passe complètement inaperçue... Sauf pour le Christ ! Lui qui sait lire dans les cœurs, il sait que ces deux piécettes sont tout ce que cette femme avait pour vivre. Elle a renoncé à son repas quotidien pour donner l’argent à Dieu. Elle a tout donné, comme la veuve de Sarepta qui, à bout de réserves, avait renoncé à son dernier repas pour le donner au prophète Élie (1 Rois 17, 12). Quelle leçon de générosité ! Suis-je prêt, moi aussi, à tout donner au Seigneur ? Ou est-ce que je lui laisse seulement les miettes qui tombent de ma table ? Seigneur, j’ai peur de tout te donner, aide-moi à comprendre que tu seras cent fois plus généreux avec moi que moi avec toi !
2. En plus de la générosité, ce passage de l’Évangile m’enseigne aussi la vertu de l’humilité. Alors que les pharisiens aiment bien qu’on voie leurs bonnes actions, la pauvre veuve, elle, ne cherche que le regard de Dieu. Elle vit devant Dieu, non devant les hommes. Or, voilà justement la conclusion de la controverse qui a opposé le Christ aux pharisiens dans les chapitres précédents de l’Évangile de saint Luc : la vraie religion n’est pas une question d’apparence, mais de cœur !
Comme le Christ aime cette humble femme ! Comme il aime les personnes qui ne pensent pas à leur image ou leur renommée, mais qui donnent à Dieu la première place ! Est-ce que je cherche à vivre sous le regard de Dieu ? Suis-je prêt à faire le bien, même au risque de recevoir des critiques et du mépris ? Seigneur, quelques jours après cet épisode, tu es mort sur la croix, ignoré, méprisé et abandonné. Tu m’as montré que ce qui est important, ce n’est pas l’apparence, mais le cœur. Rends-moi humble, Seigneur !